Sous un ciel d’un bleu tiède, la prairie s’étendait à perte de vue, bordée par une rangée de chênes centenaires. Au milieu de ce paysage paisible, un pigeon gris voletait nerveusement, une enveloppe coincée dans son bec.

Personne ne prêtait attention à lui, sauf une jeune fille en uniforme d’école, accroupie derrière une haie, observant l’oiseau d’un œil curieux. Ce n’était pas un pigeon ordinaire. Non, celui-ci semblait porteur d’un secret.

L’enveloppe qu’il transportait n’avait rien d’exceptionnel à première vue : un banal morceau de papier jauni par le temps. Pourtant, quand il lâcha son précieux fardeau au pied d’un arbre, la fille s’approcha avec précaution pour le ramasser.

À peine ses doigts touchèrent-ils l’enveloppe que l’oiseau se mit à roucouler furieusement, tournant autour d’elle comme pour la voler. Mais la curiosité était plus forte que la crainte.

Elle déchira délicatement le papier, révélant un vieux courrier écrit à l’encre noire, d’une écriture tremblante. Les mots racontaient une histoire étrange, presque oubliée : celle d’un homme qui, des décennies auparavant, avait caché un trésor quelque part dans la prairie.

Le cœur battant, la jeune fille parcourut les lignes, une main glissant machinalement dans sa poche pour en sortir un morceau de sucre, qu’elle tendit au pigeon pour le calmer. L’oiseau, visiblement satisfait, picora doucement, sans cesser de la surveiller.

Guidée par le message, elle se mit à explorer les alentours. Les instructions étaient claires : "Sous le plus vieux chêne, à l’ombre de ses racines noueuses." Elle trouva rapidement l’arbre en question. Ses branches massives semblaient veiller sur un secret enfoui depuis longtemps.

Armée de ses mains nues, elle commença à creuser. La terre était meuble, tiède sous ses doigts. Puis, au bout de quelques minutes, elle heurta quelque chose de dur.

Un coffret en bois.

Elle l’ouvrit avec précaution. À l’intérieur, pas d’or ni de pierres précieuses, mais une collection de lettres soigneusement pliées, chacune racontant une histoire d’amour, de chagrin, de guerre et d’espoir.

Le pigeon, perché sur une branche au-dessus d’elle, la regardait avec ce qui ressemblait à un sourire satisfait.

Elle referma doucement le coffret, le cœur étrangement réchauffé par cette découverte. Ce n’était pas le trésor qu’elle imaginait, mais c’était bien plus précieux : un fragment d’humanité laissé là, pour que quelqu’un, un jour, se souvienne.