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Cela faisait deux ans maintenant que nous travaillions. Nous ne nous étions jamais quittés. Pourquoi aller chercher l’amour ailleurs ?
J’avais laissé tomber définitivement mes blocages. Je me sentais bien dans ma vie, mes choix, mes amusements et surtout mon amour. Mon look s’en ressentait. Sous l’amicale pression de Will, j’osais maintenant la liberté. Je m’étais un peu féminisé, et j’en étais content. De petits signes, perceptibles par les avertis, affichaient mes préférences. C’est ainsi que j’ai eu quelques aventures, rapides, fortes et surtout inattendues.
Notre petit groupe était resté soudé. Il n’était pas rare de les voir à la maison. La nuit, il ou ils, restaient avec nous. Cela pimentait notre vie, pourtant bien épicée. Je les adorais tous.
Le plus proche était Guillaume. J’aimais son esprit vif, revendicatif, explorateur. J’aimais son corps très fin, presque sans muscles, son air adolescent. Il militait dans plusieurs associations, tout en restant à l’affût des nouveautés. On le voyait souvent, car toujours accompagné d’un nouveau mec une fois, effondré par la rupture la fois suivante. Je crois qu’il était toujours amoureux de William, ce que je comprends.
J’avais aussi appris que William avait profité d’une aventure qu’il savait passagère pour le mettre dehors, me laissant la place. Apparemment, Guillaume n’en avait voulu ni à l’un ni à l’autre. Je crois qu’il était mon second choix, après mon ange solaire. Il y avait plus que de l’amitié entre nous. Nous formions un beau trio, quand il n’était pas en chasse.
Guillaume et William se connaissaient depuis l’enfance. Ils s’étaient rapprochés en découvrant leur orientation convergente et avaient vécu longtemps ensemble. J’aimais voler des souvenirs à Guillaume, de petites choses sur mon Will. Il le faisait de bon cœur, partageant la même vénération. Une fois, une seule, il me dit :
— William cache un démon au fond de lui. Fais attention à ne pas le réveiller.
Ceci était trop abstrait pour moi. Ce jour-là, il avait enfreint un interdit. Impossible d’en tirer plus et de savoir comment ne pas réveiller le démon.
Il nous entrainait dans le dernier club, la dernière boite, toujours enthousiaste.
Il voulut nous faire découvrir un endroit « spécial », dit-il d’un air gourmand. C’était à un quart d’heure à pied. Il se fit reconnaitre, nous entrâmes. Les lumières rouge sombre créaient une ambiance singulière. Nous avons dû passer par un vestiaire pour enfiler des tenues, à notre disposition. Je reconnus ces tenues noires moulantes. Les adeptes du sado-maso les portent. William zappait systématiquement sur les vidéos de ce genre. Curieux, j’en avais vu plusieurs. J’aimais beaucoup. Malheureusement en solitaire.
J’étais bien dans cette tenue et je trouvai mes compagnons admirables dans l’étroite moulure de leurs formes. Nous pénétrâmes dans une grande salle. Des couples ou des groupes s’affairaient chacun dans un espace. Au milieu, souvent nu, un mec semblait la victime des autres. Cela paraissait bon enfant, car aucun cri n’était perceptible. Le matériel était varié, les jeux aussi. Une impulsion me prit. Je glissai à l’oreille de Will :
— Je reviens.
Je retournai au vestiaire, quittai la combinaison. Heureusement qu’un minet m’aida à m’en extraire. En récompense, il flatta gentiment mes parties. J’hésitai à le laisser conclure. Nous étions seuls, autant en profiter ! C’était un habitué et il a eu vite fait de me dénicher ce que je voulais : un slip avec fermetures, des bracelets de contention aux poignets et aux chevilles, un collier. Il était visible qu’il aurait aimé m’accompagner, mais je le bisai en le remerciant.
Je rejoignis mes compères, toujours en observation. Je me glissai derrière Will, l’enserrant de mes bras. Sa tenue était d’un érotisme dingue. Mes mains rencontrèrent la boursouflure de son sexe. Je défis la fermeture, pris son membre pour lui dresser bien droit sur le pubis. Je voulais qu’on admire ce que j’adorais. La fermeture remontée, je le caressai pour augmenter encore le gonflement. Puis je passai devant lui. En me voyant ainsi vêtu, il sourit. Nous savions depuis le début où étaient nos places respectives. Subir quelques souffrances me tentait. Les avoir de lui m’excitait.
Nous nous dirigeâmes vers un endroit libre. Une croix de Saint-André tendait ses bras. Il me questionna du regard. Je me posai contre. Il commença à attacher les liens quand un gros balèze arriva.
— Attends ! Tu fais ça comme une gonzesse ! Il faut tirer un max, sinon il ne va rien sentir.
Aussitôt, il tira fort sur les attaches. Je me sentis démembré. Je retins les cris et les demandes de soulagement, cela ne semblait pas se faire. Il avait l’air de connaitre son affaire, donc, même si c’était douloureux, cela devait être sans danger. Déjà le bois entrait dans ma chair. J’étais mal.
Le gros arracha mon slip, me saisit les testicules et me le broya violemment. Je ne devais pas crier, alors que j’étais au bord de l’évanouissement. Il continua et lança à William et à Guillaume :
— Allez-y ! Il parait bien encaissé. Vous pouvez vous amuser avec lui !
Avant d’achever par une torsion de mes parties qui me fit projeter des larmes.
— Toi, on voit bien que c’est ta première fois ! Mais je sens que tu vas revenir souvent. Tu aimes ?
Il s’éloigna. Il avait raison. La douleur me plaisait. La subir sans pouvoir se défendre était un plus. Être à la merci totale de la méchanceté d’un autre me faisait frissonner.
En ouvrant les yeux, je vis William et Guillaume me regarder. Je compris immédiatement. Les yeux de Will avaient viré au gris, avec un éclat dur. La gentillesse n’était plus de mise. Nulle pitié à attendre. C’était donc là son démon. Je ne pouvais encore deviner son étendue. Les yeux de Guillaume ne valaient pas mieux. Il savait ce qu’il faisait. Malgré notre forte amitié, la jalousie lui avait fait lâcher le monstre contre moi. Il allait jouir de me voir souffrir par mon ange. J’étais assez conscient pour percevoir le troisième démon, le mien. Il était prêt, consentant, avide de ce chemin de douleurs. Nos trois démons étaient maintenant libres. J’étais la seule victime.
William s’approcha, ne sachant visiblement pas comment commencer. Cette attente était aussi délicieuse que les actions. Il regardait autour de lui. Rapidement, la situation attira des bonnes volontés. J’eus les tétons pris et tirés par des pinces, alors que d’autres recouvraient mon corps, m’instillant mille petites souffrances. De la cire chaude me brula, pendant que mes plantes de pied recevaient des coups.
Puis la croix fut retournée et je me trouvais la tête en bas un temps si long que je perdis connaissance. Je me suis retrouvé dans le vestiaire, sur une civière, au milieu d’hommes en train de se rhabiller. Personne ne prêtait attention à moi quand je revins de mon voyage. Je me levais, je retrouvais mes vêtements et je rentrais. William et Guillaume étaient en pleine action. Je n’existais plus. Ils m’avaient utilisé puis jeté. Je redevenais un objet insignifiant. Cependant, j’étais heureux de mon périple. J’avais découvert un monde merveilleux. Le reste devenait sans importance.
Après avoir récupéré, je les rejoignis. Ils m’associèrent sans problème et je retrouvais mes amis amants.
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