Ca ne m'avait pas manqué. Voilà déjà trois semaines que la France a « rouvert » et je dois dire que ça me fait une belle jambe. Je m'étonne de constater qu'il reste des irréductibles du masque en extérieur – pratique imbécile et illusoire dont il a été maintes fois démontré qu'elle ne servait à rien dans la mesure où l'on observe scrupuleusement les mesures de distanciation physique – alors qu'une partie non négligeable de la population « oublie » de le chausser avant de pénétrer dans certains commerces dits de proximité. L'employé de l'épicerie d'à côté le garde sous le menton, la boulangère l'enlève quand ça lui chante et j'ai même aperçu des patrouilles de flics qui s'en passaient à l'intérieur de leur véhicule de service. Les terrasses regorgent de consommateurs en manque qui semblent avoir décidé que leur café ou leur bière les protègent d'une éventuelle transmission, les piétons s'amoncellent ici ou là, et la bise revient discrètement, de loin en loin, comme la survivance malencontreuse d'un réflexe issu d'un autre temps.

On peut s'en réjouir – la plupart d'entre vous ne s'en prive pas. Ce n'est pas mon cas, vous l'aurez deviné : les visages ouverts, souriant à la vie qui dégueule son quotidien vertueux, les terrasses bondées d'alcooliques qui voudraient te convaincre qu'ils s'en tiendront au café, les travaux de voirie, les bouchons, les coups de klaxon et les vélos qui te frôlent lorsque tu traverses une rue ;

(…) texte inachevé.