28 - 15 décembre 2022 - Nous sommes l'avenir.

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Je ne sais si c'est la pluie, le gris du ciel, la légère brise que ma faible résistance au froid apparente à un blizzard, ou cette foutue coupe du monde, mais j'ai le moral au fond du trou. Un trou béant et bilieux coincé sous la glotte d'un monstre immense que d'aucuns appellent « Temps » et d'autre « Vie ». Je n'ai pas décidé du nom qui recueille en moi le plus de suffrages. Certains matins s'avèrent ardus pour la plupart d'entre nous, et l'année fut en tout point éprouvante. Je ne vous fais pas le résumé : à peu de choses près, nous avons traversé les mêmes épreuves.

Si l'écriture est un vol de papillon autour d'une source de lumière, il s'agit pour moi d'une lumière noire, émise par le nombril transpirant d'un ventre strié de poils. Comme souvent, je n'ai pas le temps d'écrire. Pour d'autres raisons que par le passé – puisque les Barbiches ne sont plus, dans ma vie, qu'un pénible souvenir – même si la constante musicale n'a pas changé. Inscrit au JAM depuis début octobre, j'y suis une formation financée par l'AFDAS pour accomplir quelque chose que je n'avais jamais tenté d'entreprendre auparavant : apprendre le maniement de plusieurs instruments (la guitare, la basse et le chant) en partant de la base, selon une méthode parfois rébarbative et toute de contraintes et répétitions. On m'enseigne également les lois de l'harmonie et le solfège. Quoi que non-néophyte en la matière, je sais surtout que je ne sais pas grand-chose et j'appréhende chaque cours avec un mélange de frayeur et d'humilité. L'humilité vous semblera peut-être naturelle et se passe d'explications – je n'ai que peu de temps devant moi. La frayeur, puisqu'il faut bien la qualifier ainsi, s'inscrit dans une démarche au long cours, amorcée par moi-même et à mes dépens depuis mon plus jeune âge, invariablement entretenue de façon plus ou moins consciente par un entourage proche dont je me suis récemment libéré, qui consiste à détruire le peu d'estime de soi qui me reste. Ecrire me permet de résister à cet étrange processus.

 Or, je n'écris pas assez.

 Il m'arrive de penser que je m'égare dans la musique pour me cacher à mes véritables aspirations, celles qui concernent l'écriture, la littérature, le jeu des images et des idées.

 Je n'ai pas le temps de m'étendre davantage.

 Bonne fin de journée aux yeux qui passaient par là. Ne regardez pas le foot. C'est indécent.

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