38 – 27 décembre 2022 – Riche de mes dettes.
Cette série de textes devrait s'appeler radotages et ritournelles. Je manque de temps, blablabla, comme d'hab. Je me suis levé plus tôt que le reste de la maisonnée et me suis précipité, sans café ni rien, dans le bureau/studio d'enregistrements à côté du garage pour continuer et achever (du moins je l'espérais) mon travail sur Willie the Pimp. J'en suis à la phase mix/mastering. Ce qui présuppose d'infinis va-et-vient d'une étape à l'autre afin de baisser tel instru, remonter telle fréquence, gommer je ne sais quel « pshitt », « clic » ou « pouet », sans parler des « shhh », des « kk » et des « bb » ou « pp » d'une voix qui a tendance à se foutre de l'antipop. Précisons au passage que je ne suis pas tech son, que mes connaissances en la matière sont avant tout empiriques et que j'ai autre chose à foutre.
Ca m'amuse toutefois au plus haut point. Une autre sorte d'écriture, une autre façon de repeindre les murs blancs de sa mélancolie. Occupons-nous l'esprit en attendant la mort. Ca l'empêchera pas de se pointer mais ça ne lui donnera pas non plus d'avance et j'aurai au moins fini par comprendre l'intérêt de l'expander.
Peu de temps donc. Positivons par aphorismes pour optimiser les vingt minutes qui viennent.
Reçu le sempiternel texto de la BNP – celui que je reçois tous les deux jours pour me signifier à quel point je lui dois beaucoup.
Conclusion, je ne suis pas pauvre : je suis riche de mes dettes.
Je me suis zieuté hier dans un miroir, après avoir dévoré un plat de spaghetti bolognaise. Honnêtement, j'ai été beaucoup plus gros par le passé. On peut même parler de miracle et de victoire de la volonté tant je me suis affiné. Mais les vacances et leur lot de décalages, d'horaires déchus et de surbouffe en pointillés me rappellent sournoisement qu'au moindre relâchement, bim! J'ai enchaîné les pompes, les abdos, me suis motivé pour le vélo statique – j'ai tenu six minutes et je n'en pouvais plus, bordel.
Rien à carrer. Je suis riche d'un potentiel immense : celui de retrouver mon souffle, ma taille de guêpe et les muscles que je n'ai jamais eus.
Je n'ai plus de boulot et je culpabilise lorsque je ne fais pas mes gammes. Je me dis que je ne serai jamais un bon guitariste/bassiste/vocaliste, que mon jeu d'harmonica a toujours été surévalué, que ma plume ne mérite pas qu'on l'applaudisse. Rien à branler. Je suis la personne la plus affûtée qui ai jamais vécu dans ce corps. Je suis riche de tant d'expériences que je ne crains d'en tenter d'autres, même si l'angoisse me grignote en permanence les petits bouts de rêves qui flottent encore le ventre à l'air dans mon imagination exsangue. Je suis capable de tant de choses que j'en perds le compte et c'est peut-être justement cette infinité de choix qui me rend perplexe et me freine en permanence.
Autant en prendre mon parti et le hurler à la face du monde : vive la république, vive la France, vive moi.
Ne faites pas cette tête, je vous avais prévenus en début de texte. Passez une bonne journée et envoyez-moi un chèque.
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