51 – 11 janvier 2023 – J'ai décidé de monter d'un cran.
C'est une décision prise à l'emporte-pièce, après avoir raccroché mon téléphone. Il va sonner dans cinq minutes. On a dit qu'on se rappelait.
Monter d'un cran, c'est repousser les murs davantage et lâcher des pets de gaz lacrymo pour qu'il se crée un grand vide autour de moi. Je collectionne les inimitiés sans qu'aucune d'entre elles ne se déclare vraiment. Je sais qu'on parle dans mon dos et que je suis tricard en de nombreux lieux musicaux.
Je le redis pourtant ici : j'ai porté le groupe pendant trois ans. Je gérais l'administratif en relation avec la boîte de prod qui s'occupait de toute la paperasse – on peut même dire que j'étais la ouate entre le groupe et l'administratrice dont le moindre délai ou manquement était critiqué en interne, sans retenue et sans conciliation autre que celle que je proposais de mon côté. Je m'occupais d'appeler tout un chacun lorsqu'une décision s'imposait et allez courir derrière chaque membre du groupe lorsqu'untel a décidé de disparaître corps et âme parce que copine, parce que ermitage, parce que pas envie, parce que gnagnagna je fais ce que je veux. Les mêmes qui comprenaient mes affres et mes douleurs lorsque je traînais ces mômes dans mon dos me battent froid et trouvent que j'exagère. Je n'exagère pas et j'en ai marre qu'une grande gueule étale sa version dans le réseau d'un groupe que j'ai contribué à alimenter ces trois dernières années via un long travail de démarchage, de nombreux coups de fil, des mails en veux-tu en voilà. Je me souviens de ce coup de fil de juillet, réceptionné alors que je m'autorisais des « vacances » en famille. J'avais le cul dans le l'eau et le téléphone à portée de main – au grand dam de ma compagne – mais j'attendais une réponse pour je ne sais quelle date bien payée.
Allez vous faire foutre, les Barbiches. Et tous ceux qui les soutiennent.
C'est tout pour aujourd'hui, je suis colère.
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