Fable du rosier
C'était un mini rosier
Que m'avait offert Charlotte
Dans un petit pot en grès,
Et que j'avais replanté
En terre près de ma porte.
Il avait beaucoup grandi,
Allant jusqu'à dépasser,
Croyez-moi si je le dis,
Le plus grand de mes rosiers...
Mais n'avait jamais fleuri.
Je l'avais bien désherbé,
Je l'avais bien toiletté,
Je l'avais encouragé ;
Croyez-moi si je le dis,
Il n'avait jamais fleuri.
Et puis voilà qu'aujourd'hui,
En poussant ma porte close,
Croyez-moi si je le dis,
Je lui vis bien quatre roses !
Mais quand étaient-elles écloses ?
C'est sans doute en pleine nuit,
Qu'il les ouvrit une à une,
Doucement sans aucun bruit,
Pour ne pas tenter Fortune,
Sous ses feuilles reverdies.
Ainsi en catimini,
Il enfanta la beauté,
Et en toute humilité,
Doucement sans aucun bruit,
Fit son oeuvre de rosier.
Ses roses sont minuscules,
Mais leur couleur orangée,
Leurs pétales ouvragés
A l'harmonie peu commune,
Portent à les admirer.
Puisque vous me connaissez,
Vous aurez fort bien compris,
Que chacun est un rosier ;
Que chacune de nos vies
A des trésors à donner,
Mais qu'il nous faut éviter
De nous vouloir trop hâter ;
Car temps et humilité
Sont le prix de la beauté.
Annotations
Versions