J'ai retrouvé ce soir le canal au long cours,

Les rails du quotidien et les clés du présent ;

J'ai installé encor quelques fleurs dans la cour,

Mais les vacances sont bien finies maintenant.

Mon front sonne encore creux de la spirale épaisse

Qui mordra dès lundi dans la chair de mes jours.

Il faut donc se hâter, aujourd'hui le temps presse,

D'enfanter des soleils pour défier le vent sourd.

Je vais donc de ce pas cueillir sous l'herbe verte

Ce qu'il faut de courage à mon cerveau fourbu ;

Et baigner dans l'eau vive, enfin les mots inertes

Que ma voix oubliée déjà ne chantait plus.