Dom Juan envieux

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Ma voix a trop chanté l'âme de feuilles mortes,

Mes pas ont trop foulé de chemins parcourus.

Mes rêves ont brûlé jusque devant ma porte

De ces espoirs défunts et toujours revécus.

Je suis enfin repu des orgiaques ripailles

Dont le corps se délecte et bâille à satiété ;

S'il n'est pas tant encor que plus loin je m'en aille

C'est que je n'ai jamais goûté félicité.

Je n'ai pas plongé ivre dans le torrent glacial,

Où se plaît le plaisir à défaut du bonheur ;

Et je n'ai pas vibré au risque viscéral

Que fait courir Amour, séduisant enjôleur.

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