Aux cerises vermeilles, ôter leurs cœurs de bois,

En bavardant joyeux, malgré la pluie qui tombe ;

Mêler le sucre roux à leur pulpe de soie

Dans la bassine en cuivre où doucement ils fondent.

Retrouver les parfums de notre enfance enfuie

En mélangeant, rêveurs, du bout de la cuillère,

Le frémissant liquide à la saveur de fruit

Qui figera bientôt en perles régulières.

Nous pourrons profiter, demain sur nos tartines,

De cette confiture acidulée et douce,

Qui aura pour un temps embaumé la cuisine.

Et le petit Mathieu, sur la pointe des pieds,

De son doigt potelé essuyant la soucoupe,

Du rouge plein les joues, pourra se régaler.