Cuisinière
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Le lourd fourneau à bois, au coin de la cuisine,
Ronronne doucement, de bûches rassasié.
On ne rentre jamais de la forêt voisine,
Sans lui tendre une main familière et glacée.
L'eau bout en sifflotant dans la bouilloire de cuivre,
Dans la marmite bleue, quelque sauce mitonne
Dont le fumet exquis réveille les papilles,
Un peu avant midi, lorsque l'horloge sonne.
Et devant le dragon placide où le feu ronfle,
Papa tire une chaise en rentrant du boulot.
Sur la porte du four aux entrailles de fonte,
Il se chauffe les pieds : doux instants de repos.
Parfois un pépiement léger se fait entendre
Que l'on n'attendrait pas de la lourde matrone ;
C'est que son grand tiroir entrouvert, en septembre,
Abrite des poussins sur des feuilles d'automne.
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