À vous
Des milliers de soupirs ont assouvi mes pages,
Des milliers d'oiseaux bleus ont pu s'en envoler.
J'ai vu redessiner tant de douces images
Au bout d'un crayon gris que je croyais guider !
J'ai tant appris de moi à mes marges perdues,
J'ai tant appris de vous à ce que vous semiez !
Il est étrange et fort de glisser, suspendue,
À tant d'instants pensifs, de rêves éveillés !
Nous avons partagé de tendres souvenirs
Posés aux vieilles fleurs en gouttes de rosée ;
Nous avons partagé d'utopiques empires,
Tant de rires surgis des fruits de nos journées...
Merci à vous lecteurs de votre patience,
De votre tolérance à mes balbutiements,
Merci d'être venus déchiffrer mes silences
Entre les lignes floues de mes atermoiements.
Merci à vous, auteurs, pour la chair précieuse
De vos mots tissés fin, souriants, attendris,
Damassés, imagés, frémissants... chair pulpeuse,
Et parfois sanglotante et de douleur sertie.
J'ai picoré chez vous comme le merle noir
Picore les fruits mûrs à la vigne sauvage,
Et vous avez ouvert sur le mur de mes soirs
Une grande fenêtre ornée de coquillages.
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