Malade
Ma gorge pique un peu et j'ai le front qui brûle,
Mes pensées abattues tournent au ralenti ;
Dessous la couverture offerte par Ursule
Dans le grand canapé, je me suis fait un nid.
Je vois sans regarder les images stupides
Que l'on diffuse en boucle à la télévision.
J'ai la tête trop lourde pour lire aucun livre
Et je ne comprends rien car j'ai coupé le son.
Ma tasse de verveine au miel sucré d'érable
Achève de tiédir en réchauffant mes mains ;
Le chat qui s'est assis près de moi sur la table
Me fixe tendrement de ses grands yeux humains.
Le feu flambe dans l'âtre et ses flammes orange
Colorient le plafond de leurs langues agiles
Et l'horloge comtoise abat dans le silence
Les minutes qui fuient d'un balancier docile.
Je flotte en une douce et tendre léthargie
Qui dilue un à un les échos de mes peines ;
J'étends mon corps malade et je bâille à l'envie
Remettant à demain la teneur du problème.
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