Soir
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L'eau tranquille frémit sous le soleil tardif,
En vaguelettes floues, fugitives, plissées ;
Le remous est causé par quelque poisson vif
Qui du chêne voisin a troublé le reflet.
Plus loin les araignées, par bonds lilliputiens
Tracent des cercles clairs aussitôt évanouis
Et une feuille morte se pose alanguie
Qui de son triste sort prend le ciel à témoin.
Un choc dur retentit : c'est une noix qui tombe ;
Sur le chemin pierreux elle roule un instant.
Les corneilles se sont toutes posées à l'ombre
Sur le bras que leur tend un tilleul vieillissant
Marie est là toujours sur son socle de pierre,
Qui veille les passants de la route et de l'eau.
Son regard de douceur et d'affection sincère
Nous enveloppe tous d'un chaleureux halo.
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