Le cerveau alourdi de chiffres et de dates,

Je m'en suis allée pour quelques pas sous la pluie...

Dans les rues désertées de mon petit village,

Les illuminations scintillent à l'envi.

Nous sommes mi-janvier, pourtant, Monsieur le maire,

Et à ce qu'on m'a dit l'énergie coûte cher...

En outre voyez-vous, ces lampes nous rappellent,

S'il en était besoin, que c'est fini, Noël...

Rendez-nous s'il vous plaît au souffle circadien

Affable et doux frou-frou de notre étoile intime,

Veillant sur les jours gris de notre quotidien

De sa lueur fidèle, et claire bien qu'infime !

Éteignez ces lampions, festifs, impitoyables

Dont le halo trompeur pèse sur nos matins.

Rendez l'obscurité au hibou vénérable,

Dont le hululement apaise nos chagrins !