Autobiographie
Les deux mains du ciel noir à mes tempes brumeuses,
Et sous mes yeux cernés de suppliques fumeuses,
Je cherche à retrouver mon esprit égaré
Dans les feuillets épars de mes vies écoulées.
Je fus jadis enfant, mes cheveux de blé mûr
Reflétant l'astre inné d'un ciel au bleu d'azur,
L'âme toujours tiédie du paravent d'amour
Dont on me protégeait depuis mon premier jour.
Je quittai un matin pour la ville inhumaine
Mon village endormi, ma couverture en laine ;
Je frottai ma joue triste au front pâle d'études
Qui sonnèrent le glas de tant de certitudes...
...
Les jours mornes à fuir en travaux dissonnants
Usèrent peu à peu les nervures du temps.
Mon reflet fugitif entrevu au miroir,
Sur l'aile évanescente et hâtive du soir.
...
Sous peine d'en mourir il me fallut renaître
De cette cendre aigrie, cesser de m'en repaître,
Me relever debout, muscles endoloris,
Reconstruire tout bas la confiance tarie.
Je poursuis mon chemin, laissant là l'amertume,
Coquilles oubliées de mauvaises fortunes,
A l'herbe des fossés essuyant mes erreurs,
En quête, si tu veux, de ma part de bonheur...
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