Entre les murs
Le chemin qui descend au lavoir du village
S'allonge entre un pré vert et un bois mystérieux ;
Il est bordé de murs de pierres en assemblage
Qu'édifièrent jadis patiemment nos aïeux.
A leurs pieds fortifiés, croissent des violettes,
A l'abri du vent d'ouest, des bourrasques de pluie.
Timides et émues, elles penchent leurs têtes
Entre les feuilles drues de quelques pissenlits.
Le lierre a envahi le sommet des ouvrages ;
Il en coule bruissant comme une chevelure.
Aux rameaux attiédis je m'accoude au passage,
Pour sourire un instant aux troupeaux des pâtures :
Des agneaux revêtus d'écume de nuage
Appellent en bêlant les brebis qui rassurent,
Sous l'oeil de l'aigrette à la plume volage
Qui espère ici-bas quelque festin futur...
La mousse enfin s'accroche aux joues de pierres sèches
Comme une barbe verte où fourmille la vie ;
Lilliputienne vie de fabuleux insectes,
A qui mère nature a tricoté un nid.
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