L'île aux fées
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J'ai pris le chemin creux qui longe la rivière
Entre les genêts verts et les saules qui pleurent ;
Sous les ronces couchée, j'ai retrouvé la pierre
Où naguère j'aimais m'installer pour une heure.
Elle surplombe encor un filet d'eau qui chante
Entre la rive sombre et l'île minuscule
Que je croyais peuplée par des fées surprenantes
Au temps de mon enfance... en rêve majuscule.
Elles avaient au dos les ailes diaphanes
Des libellules bleues qui se posaient parfois,
Sur la main immobile ou sur le genou calme
De la fillette émue que j'étais autrefois...
Mais l'eau a tant coulé sous les planches disjointes
Du petit pont de bois aux piles anciennes,
Que si les frondaisons frémissent, se soulèvent,
Ce n'est plus que le vent aux habituelles plaintes.
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