Chapitre 3 (première partie)
Durant un temps, la lecture et la traduction du journal d'Héloïse, ainsi que les recherches que Maureen menait pour tenter de répondre aux diverses questions soulevées par leurs découvertes, furent interrompues par les préparatifs du rassemblement. Mickaël avait sollicité l'aide de Maureen et elle passait une grande partie de ses journées au restaurant. Une fois les enfants conduits à l'école, elle y retrouvait Mickaël, Sam et Shirley, et faisait la petite main, comme cela lui arrivait à l'occasion. Mummy restait seule à la maison, pour être présente quand les enfants revenaient de l'école et s'en occuper, jusqu'au retour de leur mère. Elle cuisinait encore, même si elle préférait maintenant le faire en compagnie de Maureen.
Le rassemblement amena comme il fallait s'y attendre beaucoup de visiteurs, des familles se réunirent à cette occasion, des touristes vinrent aussi découvrir la région. Le restaurant ne désemplissait pas d'autant que Mickaël et Sam avaient décidé d'ouvrir midi et soir durant la semaine précédente et bien entendu, durant les quatre jours que se déroula la fête. Henry et Ingrid étaient arrivés dès le mercredi, ce qui soulagea Maureen et Mickaël qui avaient craint que Mummy ne soit un peu dépassée à gérer les trois enfants et à supporter leur excitation grandissante. Tous les trois furent ravis de revoir leurs grands-parents et ils leur laissèrent à peine le temps de s'installer, voulant absolument essayer les costumes que leur grand-mère avait réalisés pour eux. Et quand Maureen rentra ce soir-là à la maison, elle eut droit à un véritable défilé.
Ingrid avait fabriqué des costumes complets pour Killian et Ewan, kilt et veste. Ils prirent les deux sporrans trouvés dans la malle d'Héloïse. Quant à Erin, elle portait une jupe plissée, un chemisier blanc et une veste sans manche, assortie à sa jupe. Les couleurs étaient celles des MacDonald.
Maureen regarda ses enfants défiler avec sérieux devant elle et les félicita. Elle remercia aussi chaleureusement Ingrid qui l'avait bien aidée car elle n'aurait pu tout mener de front. Le repas de cette première soirée en compagnie des parents de Mickaël fut très animé et il fut un peu difficile de coucher les enfants. Il leur restait une journée de classe, avant les quatre jours du rassemblement. Henry se fit une joie de les emmener le lendemain à l'école, permettant ainsi à Maureen de souffler un peu, Mickaël lui ayant assuré qu'il aurait plus besoin d'elle dans l'après-midi, voire en début de soirée. Sur le retour, Henry se chargea de quelques courses et, durant ce temps, les trois femmes discutèrent tranquillement, faisant s'étirer un peu leur petit déjeuner.
Ce fut Mummy qui lança la conversation sur les découvertes qu'elles avaient faites et Ingrid en fut vivement intéressée.
- Maureen et les enfants ont trouvé un vrai trésor dans le grenier, Ingrid.
- Dans ma malle ? demanda sa fille en souriant.
- Ils l'ont ouverte aussi, mais je leur ai dit qu'ils n'avaient pas le droit de toucher à vos affaires sans vous ! intervint Maureen. Il est fort possible qu'ils vous en parlent et vous demandent d'y jeter un œil !
- Nous verrons si le rassemblement leur en laisse le temps... sourit Ingrid. Mais qu'en est-il donc, maman, de ce trésor ?
- Il y avait une vieille malle, poursuivit sa mère. Avec, dedans, des tartans dont nous ignorons encore tout, qui ne sont pas aux couleurs des MacDonald, ni des MacLeod.
- Pourquoi aurions-nous eu des tartans aux couleurs des MacLeod ? Même si nous portons ce nom, nos ancêtres faisaient partie du clan des McDonald… interrogea Ingrid.
- Oui, bien sûr, et cela reste un des nombreux mystères que nous avons à élucider, Maureen et moi. Raconte la suite, Maureen.
- Et bien, dans la malle, outre les tartans, se trouvaient aussi les deux sporrans que les garçons vont porter avec leur costume, une bague gravée, un pistolet et surtout… plusieurs cahiers dans lesquels une certaine Héloïse raconte une partie de sa vie.
- Vous avez lu ce journal ?
- Nous n'en sommes qu'au début… dit Mummy qui ne put finir car sa fille l'interrompit.
- Il est si long que cela ?
- Non, il est écrit en français. Et je traduis au fur et à mesure pour Maureen, poursuivit Mummy.
- En français ! s'exclama Ingrid.
- Mais le plus fantastique, dit Maureen, c'est qu'il commence juste après la bataille de Culloden…
- Quoi ?
Ingrid n'en croyait pas ses oreilles. Qu'il y ait eu de dissimulé un tel journal, dans une malle de leur grenier, lui paraissait incroyable… Elle avait toujours cru que les quelques malles rangées là-haut contenaient uniquement des affaires de Donan, de Mémé Fine et de son propre père que sa mère n'avait pas pu se résoudre à jeter, sans compter ses quelques affaires qu'elle n'avait pas emmenées à Glasgow, se disant toujours qu'elle le ferait un jour.
- Oui, dit Maureen d'un ton grave, et de ce que nous en avons déjà appris, c'est un témoignage bouleversant sur cette période.
- Je serais très curieuse de le lire…
Maureen se leva alors, alla chercher l'ordinateur portable, l'alluma et ouvrit le fichier qu'elle présenta à Ingrid. Celle-ci venait de chausser ses lunettes et commença sa lecture. Certes, sa mère et Maureen n'avaient pas beaucoup avancé encore dans leur traduction, mais elle resta songeuse quand elle l'eut achevée.
- C'est incroyable... murmura-t-elle. Avez-vous une idée de qui est cette personne ?
- Une femme noble, sans aucun doute, dit Mummy. D'origine française, mariée en France à un jeune Ecossais. Mais nous n'avons pas trouvé encore trace d'un certain Kyrian MacLeod, ni dans l'arbre généalogique du clan de Skye, ni ailleurs. Nous avons tout juste commencé nos recherches en parallèle de la traduction. Nous n'avançons pas très vite, car dès qu'une question surgit à notre esprit, nous essayons de la résoudre.
- Voulez-vous voir les cahiers, Ingrid ? demanda Maureen.
- Volontiers.
Et elle la suivit jusqu'à l'étage, dans la chambre de Véra où Maureen avait monté toutes les affaires d'Héloïse, y compris les tartans, pour dégager la grande table du living sachant qu'ils auraient du monde durant quelques jours, et que Mummy avait aussi invité Jenn, son père et les jumelles à venir manger le dimanche midi, juste avant de se rendre au rassemblement : des jeux et des animations étaient prévues ce jour-là et ils avaient convenu d'y aller tous ensemble. Les filles de Sam et de Jenn étaient ravies à l'idée de passer un bon moment avec ceux qu'elles considéraient comme leurs cousins.
Sur la table de la chambre de Véra, Maureen avait posé soigneusement les divers cahiers, ainsi que quelques notes manuscrites qu'elle avait prises, en parallèle des fichiers qu'elle tenait à jour sur l'ordinateur. Les tartans étaient soigneusement pliés sur une chaise et Ingrid se fit en effet la réflexion qu'elle n'avait jamais vu porter ces couleurs dans les alentours, mais aussi, qu'il y en avait beaucoup et qu'ils étaient de belle facture. Un indice de plus sur l'origine de ceux qui les avaient fait tisser.
- Voilà les cahiers, dit Maureen. Et voici la bague, ajouta-t-elle en prenant la petite boîte et en sortant la précieuse alliance.
- C'est l'alliance d'Héloïse ? dit Ingrid qui avait fait le lien aussi avec ce qu'elle avait lu.
- C'est la conclusion à laquelle nous sommes arrivées, oui, répondit Maureen.
- Elle est belle... Que c'est émouvant de pouvoir la regarder alors que nous venons de lire son histoire… Quelle belle idée avait eu Kyrian de lui offrir cette bague gravée ! Elle est magnifique et on voit encore très bien les dessins des fleurs, la finesse de l'ouvrage.
- Je pense, mais rien ne permet de confirmer cet avis, dit Maureen, que seule Héloïse l'a portée.
Ingrid acquiesça.
- C'est fort possible, en effet, et cela expliquerait le fait qu'elle soit encore si belle. Elle en a aussi certainement pris grand soin. Mais je vois qu'il y a là plusieurs cahiers… Vous êtes loin d'avoir terminé !
- Oui. Nous avons jeté un œil rapide aux différentes dates et ce journal court sur une trentaine d'années encore. Mais il y a sans doute des périodes où Héloïse a peu écrit.
- Hum, hum, fit simplement Ingrid. Et bien, en tout cas, vous allez être bien occupées ! Ma mère va même en délaisser son jardin, du moins, ce qu'elle peut encore y faire…
- J'espère qu'elle pourra y passer un peu de temps, dit Maureen, ne serait-ce que couper quelques fleurs, ou ramasser les framboises et les myrtilles, quand elles seront mûres. Les arbustes sont à sa hauteur et on fera comme l'an dernier, on mettra un petit panier devant son déambulateur. Elle avait adoré l'idée !
- En tout cas, je la trouve toujours en grande forme ! La fin d'hiver n'a pas été trop dure ? s'inquiéta Ingrid.
- Certains jours, si, mais elle n'a pas été malade, comme l'année passée… répondit Maureen. Enfin, nous avions tous eu droit à ces fichus rhume et toux… Mais elle avait mis beaucoup plus de temps que nous à s'en remettre.
Tout en discutant, Ingrid avait saisi un des cahiers et le feuilletait avec attention. Elle lisait parfaitement le français et n'eut aucun mal à déchiffrer quelques lignes. Machinalement, elle tourna d'autres pages lorsqu'elle remarqua comme des papiers plus épais, glissés là.
- Tiens, fit-elle. Qu'est-ce donc ?
Elle découvrit là trois feuilles, plus épaisses que les pages du cahier, et qui y avaient vraisemblablement été ajoutées. Elle les retira et Maureen se pencha elle aussi au-dessus. Elles étaient entourées par un fin tissu de soie. Ingrid posa le tout sur le bureau et déplia le tissu. Elles découvrirent là trois dessins, très joliment réalisés, mais dont le papier était légèrement taché par des traces d'humidité, comme on en trouve parfois sur de vieux documents ou sur des papiers de moindre qualité.
- Oh, mon Dieu ! s'exclama Ingrid. Vois-tu ce que je vois, Maureen ? Lis-tu la même chose que moi ?
- Oui, souffla-t-elle avec beaucoup d'émotion.
Ingrid porta le premier dessin à hauteur de leurs yeux, plus à la lumière. C'était le portrait d'une femme d'une quarantaine d'années approximativement. Elle avait le buste droit et ses mains reposaient sur ses genoux. On devinait qu'elle se tenait assise, mais on ne voyait pas le bas de sa robe, ni ses pieds. Elle portait une lourde masse de cheveux noirs, coiffés légèrement en arrière, avec une petite fleur de chardon sur une tempe. Ses yeux étaient très bleus.
- Héloïse… souffla Maureen, en lisant le nom écrit sous le portrait. Héloïse MacLeod, Lady d'Inverie… Mais alors… l'autre…
- ... c'est Kyrian, compléta Ingrid, très certainement.
Elles contemplèrent alors l'autre portrait et constatèrent bien vite la véracité de leurs déductions.
- Quel port altier ! remarqua Ingrid, quelle prestance !
- Quelle noblesse aussi, dans le regard, dit Maureen.
Puis elle soupira, un instant rêveuse :
- Des yeux verts. Il avait les yeux verts...
- Ce n'était pas rare et cela ne l'est toujours pas.
- Oui, sourit Maureen.
Mais elle ne put s'empêcher de penser : "Des yeux verts comme Mickaël".
Ingrid lut à haute voix, avec tout autant d'émotion que pour le dessin précédent :
- Laird Kyrian MacLeod, Laird d'Inverie.
Puis elle resta un moment songeuse à le contempler, au point que Maureen se demanda si Ingrid ne voyait pas autre chose que le portrait. Mais sa belle-mère ne dit rien et elles regardèrent ensemble le dernier dessin.
Il représentait un paysage et portait le nom de : Terres d'Inverie. On pouvait y voir un loch aux eaux bleu-gris avec quelques reflets rosés, une presqu'île sur le côté et un beau ciel aux couleurs du soir. Sur la rive se dessinaient des collines douces et quelques petits points sombres pouvaient signifier quelques maisons ou fermes.
Avec curiosité, Ingrid retourna les dessins, mais rien n'était inscrit au dos. Maureen remarqua cependant, au bas du portrait de Kyrian, quelques mots tracés très finement.
- Il va me falloir une loupe, là. C'est presque effacé…
Elle fouilla dans le tiroir, en sortit une et la porta devant les mots. Elle finit par déchiffrer :
- E. MacLeod. 17... 1760.
- Il semble y avoir la même signature sur l'autre portrait, fit remarquer Ingrid. Par contre, je ne vois rien pour le paysage...
Maureen regarda aussi à la loupe et confirma bien vite ce qu'Ingrid avait deviné :
- Oui, exactement. Et la même date. Qui est donc E. ? Voici un mystère de plus…
- Allons montrer cela à Mummy, dit Ingrid. Mais je crois qu'il va falloir la préparer un peu… Elle va être très touchée !
**
L'émotion de Mummy en découvrant les portraits fut à la hauteur de ce que sa fille avait imaginé. Elle ajusta bien ses lunettes et regarda le premier dessin, le portrait d'Héloïse. Elle resta silencieuse un moment, puis dit :
- La voilà donc, notre Héloïse… Elle était belle, n'est-ce pas ? Je ne l'aurais pas imaginée ainsi, mais quelle découverte, Ingrid ! dit-elle en jetant un regard à sa fille. Jamais je n'aurais pensé que nous aurions trouvé des portraits ! Et l'autre, donc ?
- C'est Kyrian, maman, mais...
Avant qu'Ingrid ait pu achever, Mummy regardait le portrait. Une larme perla à ses yeux et elle soupira :
- Mis à part la couleur des cheveux… On dirait… On dirait… ton père.
Ingrid acquiesça. Elle aussi avait eu confusément ce sentiment. L'impression de "connaître" et "reconnaître" Kyrian.
- Les mêmes yeux verts… Est-ce possible ? Ton père serait-il un descendant… ?
Elle n'acheva pas sa phrase, mais Maureen et Ingrid se posaient la même question.
- Il va vraiment falloir qu'on avance dans la traduction, Mummy, dit Maureen d'un ton décidé. Et qu'on trouve des éléments pour réaliser l'arbre généalogique. S'il le faut, j'irai à Mallaig pour consulter les archives locales.
- Ou à Glenfinnan. Il est possible que tu y trouves des choses, aussi, fit remarquer la vieille dame.
Maureen ne dit rien, mais agréa. Puis Mummy prit le dernier dessin et dit :
- Une vue sur le Loch Nevis. Cela fait longtemps que je n'y suis pas allée, mais je m'en souviens bien. La presqu'île offre une telle caractéristique qu'on ne peut pas le confondre avec un autre loch. Tiens, Maureen, prends la carte routière détaillée, dans le petit tiroir du buffet. Normalement, elle est rangée là, avec les enveloppes et le papier à lettres.
Maureen trouva rapidement la carte et la déplia sur la table en se faisant la réflexion que si cela continuait, la table allait de nouveau se retrouver envahie par beaucoup de papiers et de documents.
- Là, dit Mummy. Le loch Nevis est là. Tu vois la presqu'île ?
- Oui. Et le village d'Inverie. Stoul en face... La montagne au-dessus. Skye n'est pas très loin, fit-elle remarquer.
Puis elle ajouta, après une petite réflexion :
- Je me souviens bien de mon premier séjour ici. Vous nous aviez accompagnés jusqu'à Mallaig et nous nous étions rendus, Mickaël et moi, jusqu'à Mallaigmor. On avait vue sur le Loch Nevis et notamment sur la presqu'île. Mickaël m'avait dit... Il m'avait dit qu'il aimait beaucoup cet endroit et qu'un jour, il m'emmènerait randonner jusqu'à Inverie, car il n'y avait qu'un chemin pour y accéder, à l'époque. Mais le temps et l'occasion nous ont manqué et nous n'y sommes jamais allés.
- Quand on prend la route qui longe le loch, la seule qui existe de toute façon et qui a été ouverte il y a quelques années, intervint Ingrid, et qu'on franchit l'espèce de petite butte au bout de la presqu'île, là, dit-elle en désignant un point précis, on se retrouve face à la mer et à la pointe sud de l'île de Skye. Mais pour s'y rendre, il faut aller à Mallaig, de l'autre côté du Loch Nevis, ou alors, remonter plus vers le nord, par la route côtière, jusqu'au Kyle of Lochalsh et passer le pont.
Maureen suivait les explications d'Ingrid avec attention. Elle se souvenait parfaitement des quelques séjours qu'ils avaient effectués sur Skye, le dernier remontant à trois ans plus tôt, avec les trois enfants, Sam, Jenn et les jumelles. Ils avaient été à Portree, Dunvegan, West Point, Talisker (et en avaient rapporté quelques bouteilles de whisky… dont une pour John, le mari de Lawra, qui appréciait tout particulièrement celui-ci).
**
Quand Henry revint des courses, il trouva les trois femmes en pleine discussion, très animée. Il fut vite mis au courant des découvertes que sa belle-mère et sa belle-fille avaient faites et avec son bon sens habituel, il dit simplement :
- Je crois qu'il va falloir se décider à faire l'arbre généalogique de la famille, Mummy. Il est grand temps de savoir si nos enfants ont du sang de laird dans les veines ou pas ! Avec le caractère de ma fille, cela ne m'étonnerait pas !
- Avec le caractère de Mickaël, non plus, répondit Mummy. Il parvient toujours à faire aboutir les choses. Mais cela mis à part, je suis d'accord avec vous, Henry.
- Vous m'en voyez ravi, dit-il avec son air pince-sans-rire qui fit sourire Maureen.
Elle aimait beaucoup écouter et observer Mummy et Henry discuter ensemble. Ils se livraient à des joutes verbales qui n'étaient pas sans lui rappeler celles avec Mickaël. Henry poursuivit :
- Si vous avez besoin, nous pourrons nous rendre aux archives d'Edimbourg. La numérisation des actes est en cours, tout n'est pas encore accessible au grand public. Il faudra peut-être consulter des documents sur place.
Maureen le regarda et se dit que cette découverte commençait à impliquer toute la famille… Au moins, le journal d'Héloïse suscitait-il beaucoup d'intérêt de la part de tous et elle trouvait cela à la fois beau, émouvant et palpitant.
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