CONCLUSION
Après avoir exploré, à travers l’expérience de la maladie et du soin, comment l’intimité d’une personne peut fluctuer entre force et vulnérabilité, est-il possible de répondre maintenant au questionnement formulé dans la perspective de la réflexion autour de la prise en charge du patient en curiethérapie ?
Est-il futile, utile ou indispensable de considérer l’intimité du patient hospitalisé pour traitement d’une maladie cancéreuse ?
Alors que la modernisation du système hospitalier s’affirme par l’hyper-technicité, la spécialisation des praticiens et de vastes structures de soins, on peut s’interroger sur le vécu du malade fragilisé par l’annonce d’une maladie potentiellement mortelle, lorsqu’il franchit les portes de l’institution.
Le respect de l’intimité, grâce à une attitude attentive et personnalisée, nous donne la possibilité de rétablir la discordance entre le vécu du malade et le statut de patient.
Peut-on pratiquer une curiethérapie sans porter atteinte à l’intimité de la personne ?
Où se situent les limites éthiques de cette thérapie de pointe ?
Si on s’appuie sur la définition de E. T. Hall qui définit l’espace intime comme un « espace autour du corps dont nous ne supportons pas qu’il soit envahi », on peut aisément imaginer l’atteinte produite par la thérapie elle-même, atteinte d’ailleurs reconnue par les soignants. Doit-on cependant s’arrêter à cette vision ?
Les témoignages des patients interrogés nous démontrent à l’inverse, un vécu de cette expérience à chaque fois, bien différent. Les soignants ont donc ici l’opportunité et la responsabilité d’investir cet espace.
La notion d’accompagnement plus souvent évoquée dans les situations palliatives, prend ici tout son sens et marque une limite éthique à la pratique de cette thérapie curative.
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