Chapitre 29
Le soleil commençait à se lever et ses premiers rayons baignaient les membres de la milice qui attendaient patiemment à la porte sud du désert de Sham’ra. L’ambiance était lourde et un silence de plomb régnait avant la bataille cruciale. Victor n’avait pas beaucoup mangé ce matin-là. Son estomac était bien trop noué pour réussir à avaler quoi que ce soit. Et pourtant, il était calme. Aucun tremblement ni aucune peur. Juste un peu de stress, et peut-être aussi de l’excitation. Il avait hâte d’en découdre avec l’Empire. Faire mordre la poussière à Eos et aux hommes de l’empereur. Il n’attendait que ça. Il essaya de chasser les pensées noires de ces derniers jours, et les questions qu’il se posait à propos de Guillaume et Elanor.
J’espère qu’ils vont bien.
Il n’avait aucune nouvelle, et aucun moyen de le contacter. Cela l’angoissait. Bien plus que la bataille. Il prit la gourde d’eau qui se trouvait à sa ceinture et commença à boire un peu. L’air ici était bien plus chaud que dans le Val, et il devait s’habituer à la chaleur écrasante du désert. Elle serait déterminante durant la bataille. Son regard se perdit au loin, vers les membres de la milice qui s’activait aux derniers préparatifs. Les mécaniciens, sous les ordres de Louise, effectuaient les derniers préparatifs. Il la savait stressée et angoissée. Elle avait passé la nuit à lui dire à quel point elle redoutait la bataille. Après tout, elle n’avait jamais réellement connu la guerre. Lorsque l’empire avait tenté d’annexer les cités il y a quelques années de cela, elle était bien trop jeune pour participer à cette guerre. Elle avait assisté, impuissante, à la mort de son père. C’était en partie pour cela qu’elle avait décidé de se battre. En tout cas, c’est ce qu’elle avait affirmé à Victor hier soir. Il était impressionné par elle. Par son courage et sa bravoure. Elle l’inspirait et il allait donner le meilleur de lui même pour elle. Cette bataille serait différente de celles qu’il avait connues. Il le savait. Tout est bien différent lorsqu’on a quelque chose à protéger. Le capitaine Prudhomme beuglait de nouveau ses ordres. C’était le moment. Un brouhaha s’éleva et telle une machine, Victor se dirigea sans un mot ni une pensée vers son méchanicus. Alors qu’il s’apprêta à monter, une main s’agrippa à son bras valide. Il vit Louise, sa mine rongée par l’inquiétude :
« Soit prudent là-bas. »
Il hocha la tête avec assurance et lui adressa un sourire qui se voulait réconfortant :
« Je le serais. Ne t’en fais pas. On gagnera cette bataille. »
Aucun doute n’existait dans son cœur à ce moment. Il savait que rien ne serait facile, mais il avait l’occasion de porter un sévère coup à l’Empire. Il n’allait pas laisser passer cette chance qu’il avait si longtemps attendu. Louise ne participerait pas à la bataille. Elle était disposée ici en arrière, en soutien. Cependant, Prudhomme avait fait part de son inquiétude. Il était persuadé qu’Eos allait les prendre à revers, et il avait volontairement laissé des hommes avec des mécaniciens juste au cas où. Victor priait pour que le capitaine ait raison pour mobiliser de précieuses ressources ici.
Il n’eut pas un autre mot entre Louise et Victor. Un simple échange de sourire et un baiser échangé, avant que Victor ne suive le reste des hommes de la milice. L’immense contingent de machines se dirigea vers les puits d’éthers engloutissant les kilomètres de sables qui défilaient devant eux. Victor était impressionné du nombre de méchanicus qui avait été déployé. Et tous étaient bien différents. Si certains comme celui de Victor comportaient toujours des jambes, d’autres avaient des chenilles pour faciliter leur motricité dans le sable. Parfois des propulseurs à éther, parfois un coffrage plus fin. Bref, le nombre de méchanicus divers était impressionnant. Mais Louise et Prudhomme étaient persuadés que la victoire viendrait de leur diversité et de leur synergie ensemble plutôt que dans le nombre.
J’espère qu’ils ont raison.
Victor jeta un coup d’œil à sa droite. Florian était là aussi, dans son méchanicus.
Si on m’avait dit que je me battrais avec lui un jour. La guerre, ça rapproche…
Il eut un petit sourire en coin en pensant ça. La vie peut décidément être pleine de surprises.
Il reporta son regard devant lui. Les rayons du soleil venaient taper les grains de sable et créaient une atmosphère étouffante. Machinalement, Victor prenait sa gourde à intervalles réguliers pour se désaltérer afin d’être dans les meilleures conditions. Finalement, il aperçut au loin l’objet de leurs convoitises, les puits d’éthers. Une voix déformée par un microphone s’éleva au-delà du calme du désert :
« On arrive, en formation ! »
Les méchanicus bougèrent dans une chorégraphie mainte fois répétée. Victor se retrouva dans les premiers rangs. Son méchanicus et celui de Florian étaient assez robustes pour former la première ligne qui allait taper les lignes ennemies. Quelques dizaines de minutes plus tard, ce fut le chaos le plus total. Le silence habituel du désert avait laissé place à des détonations et des bruits de tôle qui se déchire. Le soleil embrasait de ses rayons brûlant le conflit qui venait d’éclater en dessous de lui. La chaleur rendait les gestes et les décisions difficiles, mais Victor était totalement alerte. Il était concentré, comme jamais il l’avait été. Louise avait fait de grandes modifications sur sa machine. C’était devenu presque qu’un jeu d’enfant pour lui de le piloter avec sa prothèse. Quasiment tout lui était accessible avec sa main valide. Sa prothèse se contentait de tenir les commandes pour bouger le méchanicus. La lame de sa machine transperça un ennemi qui se trouvait là, l’autre main projeta un autre dans la mêlée qui se fit écraser pour les autres méchanicus. Le plan de Prudhomme marchait. Les méchanicus les plus rapides virevoltaient au milieu du combat, les plus gros s’occupaient de contenir le plus d’ennemis possible pour leur permettre de faire des dégâts. Plus loin, les méchanicus possédant des armes à longues portées tiraient sur les formations faites par l’Empire.
Ils n’ont pas l’habitude des guerres avec des machines.
Victor l’avait remarqué. Les habitants des Cités avaient tellement l’habitude de leur machine qu’il n’était pas difficile pour eux de mettre aux points des tactiques de combats. C’était là, la différence majeure entre l’Empire qui tentait de s’approprier cette technologie et eux. Mais l’Empire ne rompt jamais. Le combat s’éternisait. Les cadavres fumants des machines commençaient à se rependre sur le sable, et l’éther commençait à couler contrastant avec la couleur chaude et brulante du sable. Ce même sable qui renvoyait la chaleur étouffante du désert rendant chaque respiration lourde et douloureuse. Victor avait l’impression d’être dans une fournaise qui montait un peu plus en température chaque seconde qui passé. Alors qu’il retirait sa lame d’un des méchanicus adverse, il entendit une voix familière l’avertir.
« Victor, derrière ! »
Il fit pivoter son méchanicus et eut tout juste le temps de parer un poing en métal qui s’abattit sur lui. Sa machine trembla de tout son être. Victor la fit reculer de quelques pas pour mettre de la distance entre lui et son adversaire. Une fois à bonne distance, il put enfin voir réellement son adversaire. Et sa surprise fut totale lorsqu’il comprit que son adversaire n’était d’autre que :
« Basile. »
La voix de Victor siffla entre ses dents tel un serpent.
Évidemment…
Il avait eu espoir pendant un instant que Basile allait fuir. Se cacher loin, voir même dans l’empire, mais surtout, loin de cette folie meurtrière. Il n’en était rien. Le jeune garçon à peine adulte avait décidé de prendre les armes face à son propre pays. Victor eut un haut-le-cœur en constatant cette affreuse vérité. Il n’était pas le seul à éprouver de la surprise. Florian semblait tout aussi abasourdi que lui :
« Basile ! Mais… Qu’est ce que tu fais ici !
— Je fais ce qui doit être fait.
— En te battant contre ton pays ? soupira Victor. Décidément…
— Je n’espère pas que quelqu’un comme toi comprenne. Les machines ont fait trop de mal par le passé. J’en ai assez. Je ne resterai pas derrière pendant que tout le monde se bat.
— Tu es vraiment un enfant. Tu ne sais pas ce que tu fais. »
Les paroles de Victor étaient dures, mais cela lui importait peu. Tout autour de lui, des hommes mourraient, rependant leur sang et celui de leur machine sur une terre qui bien vite les aurait oubliés. Il n’avait pas le temps pour comprendre Basile. Pas le temps ni l’envie.
« Tu n’es pas d’ici, tu ne peux pas comprendre.
— Je suis de l’empire. Je sais mieux que quiconque ce dont ils sont capables. Mais si tu es incapable de penser par toi même, si tu es incapable de voir les conséquences de tes actes en face, alors oui, l’empire est mieux pour toi. Si tu préfères te faire guider aveuglément par une puissance qui t’ignore, alors va. Rejoins donc l’empire et leur foutue croyance. Les méchanicus ne sont pas parfaits, mais ils sont l’expression de la créativité et du savoir qui règne ici. Dans l’empire, tout n’est qu’austérité et interdiction. »
Basile ne répondit pas. Son visage était déformé par la colère et la rage. Il n’avait plus rien du jeune garçon qui était simplement un peu dur et qui ne pensait qu’à la musique. Victor ne comprenait pas comment il avait pu se faire à ce point laver le cerveau.
C’est sans doute Pierre…
Le méchanicus de Basile fonça sur Victor, les armes en avant. Le jeune homme n’était pas effrayé, ni même inquiet par la manœuvre de Basile. Ce n’était pas un combattant bien aguerri, Victor le savait. Il parait ses coups sans aucune difficulté. Le bras puissant du méchanicus de Victor frappa son assaillant qui vola sur quelques mètres, soulevant des nuages de sables.
Si c’est comme ça que cette guerre doit commencer, soit.
Victor était dans un état presque second. Il se revoyait dans les rangs de l’empire lorsqu’il avait dû tuer tant de gens au nom de leur foi aveugle. Il était dans le même état d’esprit. Il n’était presque pas différent de sa machine qui ne pensait pas. Il allait écraser les membres de l’empire pour les cités libres. Peu importe qui se mettrait en travers de sa route.
Louise entendait au loin le bruit du combat qui ne faiblissait pas. Mais elle n’avait pas le temps de se poser des questions. Des méchanicus revenaient sans cesse pour se faire réparer à l’arrière avant de repartir au combat. C’était là leur avantage. User l’empire en ne cessant jamais l’envoi de machine. Louise essuya rapidement la sueur qui était présente sur son front d’un revers de la main, sans se rendre compte qu’elle venait de déposer de l’huile noire sur son front. Elle jeta un rapide coup d’œil pour voir le nombre de machines qui se trouvaient là. Leur nombre ne cessait de grimper.
« Dépêchez-vous, il faut accélérer la cadence ! »
Louise hurla à s’en décrocher la mâchoire. Elle savait que le front avait besoin de renfort. Chaque minute qui passait être cruciale. Elle était sur tous les fronts. Ici, un boulon à serrer, là une fuite à colmater. Elle ne réfléchissait plus, elle agissait. Le plus vite et le plus efficacement possible.
« Je dois repartir, vite ! Je ne peux pas attendre !
— Je fais ce que je peux ! »
Louise releva la tête pour voir d’où venaient ces deux voix qui parvenaient à s’élever au-dessus du brouhaha. Non loin d’elle. Un pilote vociférait contre un mécanicien. Les vêtements du pilote étaient recouverts de sang et de taches d’huile. Sans compter les nombreuses déchirures qui se trouvaient un peu partout. Il portait de nombreux pansements, mais cela ne semblait pas le décourager d’aller à nouveau au front. Il pressait, chaque seconde, le pauvre mécanicien qui était en sueur. Louise se décida d’intervenir pour épargner le mécanicien qui semblait être à bout :
« Qu’est ce qu’il se passe ici ? »
Le pilote lui adressa un regard, et soupira. Il semblait lui aussi bien tendu. Rien d’étonnant au vu de la bataille qui avait lieu non loin d’ici.
« Je dois repartir maintenant ! On ne peut pas laisser l’Empire respirait. Il faut reprendre les puits !
— Mais je fais ce que je peux ! Votre machine est complètement morte, comment vous avez fait pour survivre ! »
Louise poussa gentiment le mécanicien pour regarder l’état de la machine. Il avait à peine exagéré, la machine avait subi de lourds dégâts, si bien que la réserve d’éther était perforée de part en part. Le bras mécanique droit ne répondait plus aux commandes, et les chenilles qui permettaient de se déplacer avaient presque lâché. Il était quasiment bon pour la casse.
« Il ne déconne pas, soupira Louise, ça va être dur de le remettre en état. On ne peut pas se permettre de perdre du temps sur ça. Passe à un autre méchanicus. »
Le pilote posa une de ses mains sur l’épaule de Louise qui le toisa d’un regard noir :
« Mais je dois repartir !
— Écoutez, on n’a pas de temps à perdre sur une épave. Le temps qu’il essaye de le réparer, il peut en fixer trois ! Désolée. Vous allez rester ici. »
Elle s’attendait à ce qu’il proteste ou bien s’offusque, mais il ne fit rien. Il se laissa tomber sur les fesses et poussa un long soupir teinté de fatigue. Il devait être à bout. Elle n’avait malheureusement pas plus de temps à lui accorder. Le temps était précieux pour elle, et chaque minute passée à rêvasser était une minute de moins consacrée aux méchanicus. Elle se dirigea alors à nouveau vers le méchanicus qu’elle était en train de réparer lorsqu’un bruit assourdissant retentit au-dessus du bruit ambiant. La terre trembla légèrement et un curieux sentiment vint inquiéter la jeune femme.
Les combats sont si proches… ?
Machinalement, elle porta sa main à sa ceinture, où se trouvait un petit revolver. Quelque chose au fond d’elle lui hurlait que quelque chose approchait. D’autant plus qu’un silence de plomb venait de s’abattre dans la zone. Plus personne n’osait bouger ni dire quelque chose, de peur que le ciel leur tombe dessus. Et si les combats étaient désormais tout proche ?...
Le front a reculé jusqu’ici ?
Elle se tourna vers le pilote qui était désormais debout, son arme à la main.
« On perd du terrain ? demanda-t-elle.
— Non. On était en train de gagner. Ça n’a pas pu tourner aussi vite… À moins que.
— À moins que ?
— À moins que l’empire joue sur deux fronts… »
Comme pour répondre à cette hypothèse. Une autre explosion retentit, à seulement quelques mètres de Louise, soulevant un épais nuage de sable. Une seconde après, ce fut le chaos. Des méchanicus aux couleurs de l’Empire avaient pris à revers leur poste. Le détachement de l’empire n’était pas énorme, seulement quelques machines qui avaient décidé de quitter le front pour couper la voie de ravitaillement de la milice. Et ça avait marché. Les mécaniciens et les infirmiers étaient complètement dépassés par la situation. Il n’était pas préparé, même un seul méchanicus pouvait tout détruire, alors une vingtaine. Prudhomme avait laissé quelques hommes, mais ces derniers avaient voulu donner un coup de main aux infirmiers et ils se trouvaient loin de leur machine. Mais étrangement, Louise ne paniqua pas. Elle ne savait pas si c’était l’habitude des combats qui commençaient à la rendre comme ça, mais elle demeurait incroyablement calme. Presque mécaniquement, comme si son cerveau était devenu une machine rationnelle sans émotion. Elle courut vers le méchanicus qu’elle était en train de réparer, et se hissa dans l’habitacle.
Je ne vais pas me laisser faire. Pas maintenant.
La machine n’était pas finie, mais elle tiendrait le coup pour les faire battre en retraite. Elle n’était pas la seule à avoir eu cette idée, car les quelques pilotes qui se trouvaient ici étaient montés dans leurs machines pour repousser l’assaut. Louise avait les mains qui tremblaient. Elle n’était pas encore totalement faite à l’idée de piloter un méchanicus, encore plus pendant un combat. Mais il fallait agir. Elle empoigna les commandes et se lança dans la bataille. Le poing armé d’une épée frappa un premier assaillant. Le canon de son deuxième bras tira en rafale sur un autre un peu plus loin. Un ennemi essaya de répliquer ce qui obligea Louise à tirer les commandes en arrière dans l’espoir d’esquiver. La jambe gauche de son méchanicus avait du mal, et elle se bloqua dans un lourd grincement. La machine encaissa le coup de poing de plein fouet. Louise ne put contrôler le méchanicus qui fut poussé sur plusieurs mètres. Elle eut du mal à relever sa machine tant sa tête était prise d’un étau suite au coup. Elle avait beaucoup de difficulté à faire le point sur un des ennemis. Si bien qu’elle ne vit pas le deuxième qui percuta de plein fouet sa machine. Son méchanicus recula de nouveau sous l’impulsion du coup, mais cette fois-ci, elle parvint à le garder sur ses deux jambes. Mais elle ne put rien faire lorsque l’épée d’un des ennemis vint transpercer la coque de sa machine. Louise vit l’immense lame se planter dans l’habitacle, passant juste à côté de son corps. La lame s’enfonça dans les systèmes de la machine, si profondément que l’habitacle de l’ennemi touchait le sien. Le pilote affichait un sourire satisfait à Louise. Mais cette dernière remarqua que la vitre de protection de l’habitacle ennemi avait sauté sous les nombreux coups qu’il avait déjà reçus. Elle ouvrit alors le sien, et dégaina son pistolet.
La balle tirée explosa le crâne de son ennemi qui vola en éclat dans une gerbe de sang. Sans perdre un instant, et profitant de l’adrénaline qui la faisait agir sans réfléchir, elle posa son pied sur le bord de son habitacle et sortit de son méchanicus. De manière hasardeuse, elle utilisa le bras ennemi enfoncé dans son méchanicus pour rejoindre la machine, puis s’installa aux commandes, en poussant le cadavre sur le siège passager. Une fois installée, elle regarda autour d’elle. Les ennemis avaient fait des dégâts en profitant de l’effet de surprise, mais ils perdaient petit à petit cet avantage. Louise se lança alors de nouveau dans la bataille en fonçant sur les méchanicus qui portait les mêmes couleurs que le sien. Les impériaux ne comprirent que trop tard que ce méchanicus n’était pas des leurs. Il ne fallut que quelques minutes pour que la confusion profite aux pilotes miliciens pour les repousser. Les méchanicus impériaux prirent la fuite tandis que Louise poussa un soupir de soulagement.
Elle ne perdit pas un instant pour s’extraire de ce méchanicus. Les pilotes se relâchèrent aussi alors qu’au loin, sur le front, une dernière et violente explosion retentit, scellant ainsi le sort de la bataille, et la défaite, temporaire d’Eos.
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