Chapitre 8
Morgane regarda les oiseaux s’envoler. Présages étranges que de les voir s’envoler ainsi. L’hiver allait arriver bien plus tôt que prévu.
— À quoi penses-tu ?
— Les oiseaux commencent déjà à migrée... dit-elle. Nos réserves ne sont pas encore faites, nous devons nous hâter.
L’homme à ses côtés hocha la tête, elle avait raison. Ils continuèrent de récolter les plantes qui cueillaient avant de reprendre le chemin de leur arbre-maison.
Sur le chemin, le couple fut surpris pas des voyageurs, qui peinaient : la roue de leur chariot s’étant coincé dans le fossé. Ils s’arrêtèrent sans se consulter, posant leur cueillette avant de s’approcher du groupe. Une femme tenait son bébé, essayant de le bercer, tandis que deux autres hommes tentaient de faire levier pour dégager la roulotte.
— Peut-on vous aider ? demanda Morgane.
— Oh ! Cela ne serait pas de refus, mais je doute que vous puissiez faire grand-chose, dit l’un des deux hommes, elle est bien coincée.
Le compagnon aux cheveux argent de Morgane s’approcha de la femme, son bébé hurlant toujours dans ses bras.
— Êtes-vous blessés ? demanda-t-il. La femme secoua négativement la tête ajoutant,
— Je ne sais pas ce qu’il a, il ne fait que hurler depuis que nous sommes descendus du chariot… J’ai essayé de le nourrir, de le bercer, je l’ai changé… rien n’y fait, dit-elle les larmes aux yeux.
— Vous permettez ?
Bien que méfiante habituellement, la femme n’hésita pas à confier son bébé.
L’argenté observa le nourrisson, le berçant doucement posant une main sur son ventre puis sur son front. Un doux sourire se forma sur son visage.
— Là, là… souffla-t-il, tout va bien.
Médusez, la femme vit son enfant arrêter de pleurer. Elle se retourna sous les cris de surprise des hommes. Elle écarquilla les yeux, la roue flottait à plusieurs centimètres au-dessus du sol avant de se repositionner sur le chemin.
— Par les Dieux… ! jurèrent les voyageurs,
— Merci beaucoup ! dirent-ils.
Ils se sentaient extrêmement reconnaissants d’avoir croisé la route d’êtres magiques.
Morgane inspecta la roue du chariot, souriant doucement comme-ci c’était la moindre des choses que de leur venir en aide.
— Votre roue n’a pas l’air endommagée, mais vous feriez bien de la faire vérifier au prochain village, ils se situent un peu plus loin à environ sept kilomètres d’ici.
— Merci ma dame, dirent les deux hommes, comment pouvons-nous vous remercier ?
— Vous n’avez pas à nous remercier… dit-elle.
L’homme venu avec elle rendit son bébé à la femme,
— Le bruit lui a fait très peur, et il avait des gaz de coincés… N’hésitez pas à lui masser le ventre si cela revient, lui conseilla-t-il.
— Merci, merci mille fois… monsieur… ?
— Merlin. Je m’appelle Merlin, répondit-il avec un sourire.
Un nouveau cri d’oiseau se fit entendre.
— Il faut que nous y allions, dit-il en regardant Morgane.
Elle hocha la tête.
— Faites bonne route, dit-elle, que la fortune vous suive pour la suite de votre périple.
Ils reprirent leur route après avoir récupéré leur cueillette. Une fois retourner sous le couvert des bois, Merlin regarda Morgane.
— Tu les as vivement impressionnés.
— Toi plus encore avec le bébé.
Merlin eut un sourire amusé et effleura la joue de la jeune femme à ses côtés. Tous ne connaissaient pas l’existence des magiques, tout au plus des rumeurs circulaient. Et la plupart de ceux qu’ils croisaient repartaient avec un bon souvenir. Peu d’entre eux étaient belliqueux, et vivre en harmonie était les principes de base régissant la vie de Merlin et Morgane.
— Tu ferais bien de continuer à t’entrainer avec les bébés… souffla jeune femme un sourire énigmatique étirant ses lèvres avant qu’elle ne se change en une corbeille blanche et s’envole à tire d’ailes en direction de l’arbre maison en poussant un cri semblable à un rire.
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