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– Je ne sais pas si c’est l’effet du rhum, mais j’ai dormi comme un loir, brailla Ivan en s’étirant de tout de son long.

– J’ai bien cru que tu entrais en hibernation, ironisa Éléna.

– Dis donc ! Une vraie marmotte ce matin, mon chéri.

– Une marmotte qui aurait bien aimé retrouver sa marmottine, lovée contre lui, après s’être faufilée discrètement dans son duvet, prête à… lui laissa-t-il deviner une suite évidente.

– Hum, toute prête pour… et si tu retournais dans la tente, marmottinou ?

– Oh, les marmotteaux ! De un, je suis là, j’entends tout et c’est extrêmement dérangeant, et de deux, j’ai déjà tout un tas de plans en tête pour aujourd’hui. Alors au risque de vous décevoir, briseuse de fantasmes que je suis, je dois vous avouer que vos ébats marmottiques n’apparaissent pas au programme. Fin de la pub, la marmotte n’a plus qu’à retourner mettre le chocolat dans le papier alu. Allez, au boulot !

– Oh… c’est parti pour tout un tas d’autres plans… Ok, se résigna Ivana.


Ivan, lui, n’abandonna pas si facilement :

– Justement, la marmotte ne demande qu’à besogner… à mettre son Toblerone…

– La marmotte c’était Milka, corrigea aussitôt Éléna.

– Et ? Quel est le rapport ?

– Justement, il n’y a pas de rapport, Toblerone ce n’est pas Milka, Toblerone ce n’est pas la marmotte.

– Mais métaphoriquement, Toblerone, reconnais que c’est bien plus parlant.

– Dans ce cas là c’est porte ouverte à tout ! Partons donc sur des Kinder, sur les petits Schoko-Bons ! Là, la métaphore est plus…

– Stop top top top top ! Petits Schoko-Bons, c’est comme pour petit nain, ça ne se dit pas ! la reprit-il avant qu’elle ne finisse sa phrase.


Éléna mit aussitôt de côté les chocolats et cogita deux secondes sur cette histoire de nain. Pas totalement convaincue, elle émit un léger doute :

– Même pour un nain plus petit que la moyenne des nains ?

– Euh... attends que je visualise, un nain plus petit que… Non ! Je suis catégorique, c’est impoli, nain se suffit à lui-même, nul besoin d’autres qualificatifs de grandeur, point !

– C’est dommage pour les grands nains, fit remarquer Éléna.


Ne perdant pas le fil et ayant réponse à tout sur le sujet, Ivan apporta une petite précision bien nécessaire :

– Alors dans le cas particulier d’un grand nain, tu peux parler de petite personne.

– Euh… attends voir, grand nain versus petite personne… Joli, oui, ça se tient, admit Éléna.


« Je n’aime pas les nains, ne m’inspirent pas confiance, les nains ! Me font peur les nains. Les grands comme les petits, bien que les petits soient plus… écrasables. Ah ah ah, exécrables ! Mais tous, ils ont quelque chose de fourbe, de pas normal, de… malnain ! Ah ah ah… Malsain ! Ne trouvez-vous pas ? Non ?! Sans blagues ?! Bah moi je vous le dis : les nains sont louches ! Tiens, pour fêter mon retour je tuerai un nain. Et si c’est un nain vétérinaire ce sera le jackpot !


Nain, nain, nain, ça ne tient à rien.

Nain, nain, nain, profite bien.

Petit nain, va souffrir,

Moyen nain, va mourir,

Et grand nain…»


Je vais le raccourcir ! Ah ah ah, oui, ce sera rigolo. »


– Kinder Délice ! intervint soudainement Ivana souhaitant absolument partager sa tardive révélation chocolatée.


Ivan ne se fit pas prier et, d’une voix suave, rerentra dans le jeu :

– Tu veux voir mon Kinder… Bueno ?


Éléna ne se fit pas prier et, malicieuse, un brin machiavélique, mit fin à leur délire :

– Et dans neuf mois, Kinder Surprise !


Ivan écarquilla les yeux et, du tac au tac, s’empressa de changer de sujet :

– Je vous préviens, aujourd’hui on s’occupe de la pierre ! Et pas moyen qu’on fasse les abords, les contours, les pourtours, les…

– Ok, ok, oui. La pierre, rien que la pierre, c’était ça mon plan, depuis le début, accepta sans rechigner Éléna.

– Moi ça me va, c’est d’ailleurs l’idée que j’avais au réveil, approuva Ivana en remisant dans un coin de sa tête le film que, petit à petit, elle se projetait déjà.

– Oh, bah alors là c’est un miracle : tout le monde est d’accord ! Je sens que cette journée va être mémorable, prédit Ivan.


« Mémorable, mé-mo-ra-ble. Vous entendez ça mes amis : MÉ-MO-RA-BLE ! »

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