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Ivan se pencha, inspira une grande bouffée d’air frais, resta quelques secondes immobile au-dessus de la pierre, promena son doigt sur les symboles et se lança :

Sachez et ayez conscience de ce que vous vous apprêtez à faire.


Éléna écarquilla les yeux pendant qu’Ivan la guettait du coin de l’œil. Elle se mordit les joues et se contint. Ivan sourit et corrigea :

Prenez conscience de ce que vous vous apprêtez à faire.

Ah, ah. Ai-je passé le test ?

Avec brio ! rigola-t-il.


Car vous, vous qui vous aventurez à parcourir ces lignes,

ne devez pas être sans savoir qu’une puissance inégalée y est renfermée.

– Tu m’arrêtes si je me trompe, hein ?

– N’êtes pas sans savoir.

– Hein ?

– Puisque tu demandes.

– C’était une boutade, je ne pensais pas que tu avais quelque chose à en redire.

– Je n’avais pas forcément, mais puisque tu as demandé.

– Je… te le concède, ça m’apprendra.


n’êtes pas sans savoir qu’une puissance inégalée y est renfermée.

– Ne pouvez ignorer ?


Ivan, d’une rapidité à s’en déboîter le cou, se tourna vers Éléna ; elle s’arrêta net.

– Je te charriais. Ne fais pas attention.

– Euh… "ne pouvez ignorer" ou "n’êtes pas sans savoir" ? Je prends quelle formulation, moi ? s’en mêla Ivana.

– Tu…

– … es sérieuse ?!

– Bah non ! Mais vous me prenez vraiment pour une… Pfff, continuez !

– En même temps, c’est toi qui nous freine.

– C’est vrai, sœurette, que tu as le chic pour casser le rythme. Tu sais la traduction de ces symboles n’est pas…

– Une chose très aisée…

– Il faut un minimum de concentration…

– Ce qui sous-entend ne pas être importuné…

– … avec des questions sottes.

– Donc s’il te plaît, chérie…

– Peux-tu avoir l’obligeance de nous…

– Laisser tranquille…

– Et donc de ne pas intervenir…

– Au risque sinon…

– Que cette traduction prenne des plombes !

– Et ce n’est pas ce que tu veux, hein, mon amour ?

– Si ?

– Si, vraiment ?

– Non, dit Ivana presque honteusement, déconcertée de leur soudaine parfaite crédible connivence.


Ivan, en merveilleux mari, vola à son secours :

– On te fait marcher !


Éléna, en subtile méchante grande sœur, savoura par contre sa détresse :

– Ah bon ?

– Je… J’ai failli y croire, bien joué. Pour la peine, je me proclame seule juge et choisis "ne pouvez ignorer" !

– Ça se tient.

– Je n’ai rien à en redire, ça ma va.


« Puis-je pour ma part vous dire ce que j’en pense ? Non ? Non. Non, mieux vaut certes que je m’abstienne ! »

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