Chapitre 11

2 minutes de lecture

Je ferme la bouche, à court de mots. Je regarde ses cheveux tout emmêlés, et les traces de rouge à lèvres qui ont débordé sur sa peau.

— Jérémy t’a…

— Non, m’interrompt-elle. Il m’a emmené dans sa chambre, et il avait trop bu. Il a commencé à insister mais quand il a vu que je résistais il m’a lâché et m’a crié de partir de chez lui.

— Putain !

De rage, je frappe le volant. Quand je vois Lista tressaillir à côté de moi, j’essaye de retenir la colère qui bouillonne en moi, mais j’ai vraiment beaucoup de mal.

— Je vais y aller, dis-je en appuyant sur la pédale d’accélérateur. Je vais aller le voir, et…

— Non !

Presque comme un geste de détresse, elle attrape mon bras. La voiture s’arrête d’un coup, et je suis bien content de ne pas avoir beaucoup avancé.

— Joshua, je veux juste rentrer. Je verrais ça plus tard.

— Lista, tu peux pas…

— Il est complètement soul, insiste-t-elle. Ça servirait à rien. Et puis, il s’est pas montré violent, alors…

Elle ne finit pas sa phrase. Encore heureux qu’il n’ait pas été violent ! Mais ça ne change pas ce qu’il a voulu faire. Je meurs d’envie de me pointer à sa fête et de défendre Lista mais elle continue d’essayer de me convaincre de faire demi-tour. C’est en voyant à quel point elle est crevée que je finis par baisser les bras.

— Qu’est-ce que diront tes parents, si je te ramène chez toi ? Tu n’étais pas censé être à une soirée pyjama ?

— Je vais aller me coucher directement. Avec un peu de chance, ils se réveilleront pas, et je donnerais une excuse bidon demain matin.

En voyant que je prends le chemin de notre quartier, elle a l’air de se calmer un peu. J’ai allumé le chauffage en partant parce que j’avais la sensation qu’elle aurait froid. Malgré la chaleur qui se propage dans l’habitacle, elle garde ma veste sur les épaules.

On garde le silence jusqu’à ce qu’on arrive devant ma maison. Je gare la voiture dans l’allée et coupe le contact, pourtant ni Lista, ni moi, ne sortons.

— Qu’est-ce que tu vas faire ?

Elle pose la question sur le ton de la curiosité, mais avec une pointe d’appréhension.

— C’est à toi que Jérémy a fait du mal. C’est à toi de décider ce que tu veux faire. Quoi que tu décides je serais là pour te soutenir.

Lista tourne la tête vers moi, et pour la première fois depuis que je suis venu la chercher, elle sourit.

— Merci beaucoup. Je suis vraiment contente de t’avoir rencontré.

On sort tous les deux et, avant qu’elle ne passe de l’autre côté de la haie, elle me rend ma veste. Quand je ferme la porte de la dépendance, je hume le vêtement, et par dessus les effluves d’alcool et de tabac de la fête, je sens son parfum.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sullian Loussouarn ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0