La petite bataille de Celestia
Agostino, accompagné de Livia et Silvio, suit à nouveau les chats dans le méandre des ruelles du Castello[1]. Au détour d’une rue, les matous se figent devant eux. Quelqu’un leur jette des pierres, ils courent se réfugier derrière les trois enfants. Au coin, Alceo et ses deux copains surgissent, armés de bâtons.
Le visage d’Alceo affiche un air mauvais, sa main se crispe sur son arme. Ses deux complices se postent de chaque côté de lui, des rictus cruels se dessinent sur leurs lèvres, ils barrent complètement le passage.
— Écartez-vous ! Laissez-nous chasser cette vermine ! Ils n’apportent que le malheur ! déclame Alceo.
— Ce sont les amis de ta sœur ! Et ce sont nos amis ! rétorque Agostino, la voix pleine de défi.
— Alors nous nous occuperons de votre cas, menace Alceo.
Agostino s’interpose courageusement entre les voyous et ses amis. Alceo lève sa matraque et l’attaque. Agostino esquive le coup, mais le vaurien tente une autre frappe.
Juste armé de son courage, Agostino évite à nouveau le bâton. Agile comme un guépard, il se déplace à la vitesse de l’éclair, du coin de l’œil, il aperçoit Livia et Silvio qui reculent et lui jettent des regards d’encouragement.
Alceo s’énerve, lève son arme au-dessus de la tête. Il voit qu’Agostino lance son pied vers ses chevilles et se fige un instant. Agostino en profite pour se glisser sous le bras armé, attrape le gourdin et le lui arrache des mains.
Ainsi équipé, Agostino comprend que l’équilibre des forces change. Comme un mousquetaire, il se met en garde face aux autres voyous. Il brandit son bâton à la manière d’une épée et lui fait décrire de petits cercles vers les deux garçons. Ceux-ci ne demandent pas leur reste et s’enfuient dans la rue. Silvio et Livia applaudissent Agostino, le regard plein d’admiration.
Il se réveille le sourire aux lèvres dans la lumière du matin.
[1] Le Castello est un des six quartiers de Venise, c’est celui dans lequel se situe Celestia, où habitent nos trois héros.
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