Mise en situation

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Les enfants se séparent pour le repas. Ils ne ressortiront qu’après avoir rechargé leurs batteries au cours d’une longue sieste.

Silvio et Agostino se retrouvent après le goûter en bas des immeubles. Ils discutent pendant dix minutes avant de se décider sur la destination de leur prochaine grande exploration.

Au-delà du quartier de la Celestia, une passerelle court tout contre les murailles de l’Arsenal, elle surplombe la lagune à quelques mètres au-dessus des flots. Les deux compères veillent à ne pas se faire remarquer par un adulte et se précipitent à l’abri des regards le long de l’enceinte. Lorsqu’ils empruntent ce chemin, les cheveux agités par le vent du large, leurs pas résonnent sur la voie de métal, un frisson d’aventure les parcourt au rythme des vibrations.

Plus loin, lorsque la muraille cède la place aux hangars de l’Arsenal, ils regardent dans les trous béants que le temps a percés dans les baies vitrées. Ils tentent de voir l’intérieur par ces petites ouvertures sur les mystères de l’édifice.

Ils consacrent le reste de l’après-midi à rechercher un passage qui leur permettrait de pénétrer dans l’antique bâtisse militaire. Chaque jour, ils explorent un peu plus la muraille, Silvio est persuadé qu’il existe un moyen de pénétrer dans l’Arsenal de Venise. Il imagine y déterrer des trésors et des galères ayant parcouru mille mers, Agostino l’accompagne, curieux de savoir ce que cache cette base secrète de l’armée.

À la fin de leur excursion, à l’heure où les enfants sont appelés à rentrer, les deux compères regagnent leur maison, déçus de ne pas être parvenus à trouver une entrée, mais la tête pleine de nouveaux projets d’expédition.

Silvio entre et embrasse sa famille. Son père saisit l’occasion pour chahuter avec son garçon et lui pose mille questions sur le match. Silvio répond avec soin, mais sans s’étendre sur le rôle qu’il a joué et en évitant de parler des histoires avec Alceo. Julio, son grand frère se moque de lui et de ses anecdotes, il est vrai qu’à quatorze ans, il est bien loin des préoccupations de son cadet.

Puis, viennent le repas et les merveilleux plats préparés par une mamma qui sait qu’elle a trois fauves affamés à nourrir. Aujourd’hui, ce sont des Spaghettis del Gatto[1]. Les odeurs d’ail, de persil et de vin blanc mêlées à celle des moules embaument l’appartement.

Une fois rassasiés, ils rangent et font la vaisselle. Les membres de la famille se chaussent et descendent dans la rue, la journée se prolonge avec la sortie du soir.

Même si les pierres de la ville vibrent encore de la chaleur du soleil, c’est un moment de fraîcheur qu’offre la nuit aux habitants de Venise. Les pères se réunissent autour de la table posée chaque été dans la cour. Les mères discutent de leur côté, et les enfants de tout âge se dispersent pour jouer dans les recoins du quartier.

Quand vient l’heure où les plus petits doivent rentrer, Silvio et Agostino se serrent la main, se disent à demain et rentrent se coucher. Dehors, la confrérie masculine reste bavarder, ils entament le dixième débat sur les chances de l’Italie en coupe du Monde.


[1] Les spaghettis del Gatto ou les spaghettis du chat sont un plat à base de spaghettis… et de chat. Non, je plaisante !

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