Chapitre 6

16 minutes de lecture

Le bus roulait déjà depuis une bonne heure et il en faudrait une supplémentaire pour arriver à notre hôtel. Les autres filles étaient impatientes de commencer ce camp d'été et de se concentrer uniquement sur le basket pour se préparer en vue du tournoi d'automne. Le tournoir le plus important, car servant essentiellement de phase éliminatoire afin de rassembler les meilleures équipes qui pourront participer au tournoi d'hiver, qui désignerait la meilleure équipe de basket du Japon. Et moi aussi, j'étais excité ! Et pourtant...

-Tu vas arrêter de faire ta tête de déterrée ? me demanda Setsuna.

-Maaaaaais ! Il me manque déjà !

Une heure était passé et mon Shûhei me manquait déjà.

J'avais conscience que mon comportement était puéril voire un peu pathétique, mais je n'y pouvais rien, moi, si j'étais si heureuse avec lui dernièrement. Mes efforts pour lui plaire avaient payés et le voir s'impliquer autant dans notre relation alors que d'habitude, il semblait être détaché de tout... Si j'étais en train de rêver, je ne voulais absolument pas me réveiller !

-La Terre appelle Yuna ! Redescends de ton petit nuage !

-Mais ! C'est la première fois qu'un garçon me fait me sentir comme ça ! Laisse-moi en profiter un peu !

-Wahou... Plus qu'avec Mimura ?

-C'est incomparable ! me suis-je emporté.

J'ai alors détourné la tête pour regarder à travers la fenêtre les arbres défiler à pleine vitesse. Repenser à Ken avait fait fuir ma bonne humeur.

Mimura Ken, mon précédent petit ami, était très gentil et attentionné. Au début. Bien vite, il a montré qu'il pouvait être facilement jaloux : je ne pouvais plus laisser un garçon me parler ou m'approcher sans qu'il se mette en colère. Il voulait aussi savoir à tout moment où et avec qui j'étais, de peur que j'essaie de le tromper. N'ayant jamais eu de petit ami avant, je pensais que ses réactions étaient normales...

Mais ce qui m'a fait sérieusement penser à la rupture, c'était durant les derniers mois de notre dernière année de collège : il voulait qu'on saute le pas ; qu'on couche ensemble. Mais moi, je ne me sentais pas prête. Je voulais attendre. Malgré cela, son insistance devenait gênante jusqu'à devenir insupportable. J'ai alors craqué et lui ai balancé ses quatre vérités avant de le plaquer. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps ce jour-là, en rentrant chez moi. Même si notre relation n'était pas parfaite, il restait mon premier petit ami...

On s'est longtemps évité après ça, même s'il a essayé de me contacter à plusieurs reprises.
Malheureusement, lui et moi allions fréquenter le lycée Aomori, pour ses équipes de basket. À la rentrée, je broyais un peu du noir et j'étais de mauvaise humeur à l'idée de continuer à voir mon ex même ici.

Ce fut lors des présentations de mes camarades de classe que j'ai remarqué ce garçon. Il n'était pas spécialement beau et plus tard, je me suis aperçu qu'il n'était pas très sociable non plus. Pourtant, je ne sais pas. Quelque chose chez lui ne me laissait pas indifférente. Peut-être était-ce ce côté je-m'en-foutisme qui lui donnait un air rebelle craquant ou bien, simplement le fait qu'il semblait préféré rester lui-même tout le temps plutôt qu'adapter sa personnalité en fonction des gens...

Cependant, je pense que le moment où je suis définitivement tombé amoureuse, c'était lorsque je l'ai surpris, assoupi sous un arbre près du gymnase. Ken jouait toujours les gros durs et donnait l'impression de ne jamais vouloir montrer une faiblesse et là, je voyais ce garçon paisiblement endormi et sans défense... J'avoue avoir pensé à lui jouer un tour, au début, mais j'ai changé d'avis en m'approchant plus près et j'ai voulu le réveiller en douceur. Je me suis dit que ce serait drôle que je l'embrasse sur la joue et qu'il se réveille comme ça, comme dans les mangas. Et c'est ce qui s'est passé ! J'ai eu du mal à me retenir de rire mais j'ai réussi.

J'ai alors décidé de le faire tomber amoureux de moi.

Ce n'était pas facile car il donnait toujours l'impression que je l'ennuyai. Mais petit à petit, il s'est ouvert à moi et j'ai appris à le connaître. Je suis tombé encore plus amoureuse, mais j'ai aussi entraperçu de la tristesse quand on parlait de son passé. Et aussi quelque chose que je n'arrivais pas à identifier...

Je sentais aussi qu'il se doutait de mes sentiments et je n'écartai pas le fait qu'il me rejette après ma déclaration. Je n'étais pas naïve à ce point. Mais du plus profond de mon cœur de jeune fille romantique, je voulais continuer d'espérer qu'il partage mes sentiments... J'ai cru que j'allais mourir de joie quand je me suis rendu compte que c'était le cas !

Depuis, nos histoires suivaient la même route...

Le bus entrait dans la ville voisine quand je suis redescendu sur Terre une nouvelle fois, et ne mit qu'une vingtaine de minutes à rejoindre l'hôtel où nous logions. Ce n'était pas le grand luxe mais c'était suffisamment grand pour accueillir les deux équipes de basket du lycée. On nous a laissé une demi-heure pour nous installer dans nos chambres et préparer nos affaires pour l'entraînement.

Nous avons commencé par un footing jusqu'au complexe sportif à une vingtaine de minutes à pieds. Là-bas, garçons et filles se séparèrent pour les exercices matinaux.

De mon côté, je travaillais surtout mes lancés à trois points. À chaque panier marqué, je m'éloignais un peu plus. Mon objectif : pouvoir tirer de n'importe où sur le terrain. Mais plus que tout, je voulais reproduire ce tir qui nous avait fait gagner le match contre Midorino. Jusqu'ici, je n'étais parvenu qu'à le faire à l'entraînement et le plus souvent, par coup de chance. Shûhei m'avait montré des vidéos de joueurs de la NBA réussir ce genre de prouesses mais jamais pendant les matchs. Et surtout, plus je m'éloignais pour faire un trois points, plus je devais préparer mon tir et plus j'étais exposé. Mais je voulais réussir et j'ai décidé de ne rien lâcher !

L'après-midi, nous faisions surtout des matchs d'entraînements avec l'équipe masculine. Je pouvais le dire à présent : jouer sérieusement contre des garçons, c'était d'un tout autre niveau. Mais c'était aussi très amusant et stimulant.

En fin d'après-midi, nous rentrions à l'hôtel au pas de course et ce n'était qu'après que nous étions autorisés à nous détendre un peu. Mais difficile de penser à nous amuser : nous étions presque tous morts de fatigue après cette journée intense. Certains avaient même décidé d'aller se coucher directement après une bonne douche et de sauter le repas.

Pour ma part, je suis resté debout avec quelques filles. Nous discutions de tout et rien, mais particulièrement des garçons. Elles me parlaient beaucoup de Shûhei, vu qu'il venait à presque tous les entraînements matinaux pour me regarder jouer. Pour elles, c'était presque un membre honoraire du club. Toutes trouvaient ma relation avec lui mignonne, même si elles admettaient qu'elle le trouvait parfois bizarre. Mais de manière générale, elles l'appréciaient toutes.

Toutes sauf une : Suguhara Suzuna, ou Suzu.

C'était une amie que je me suis faite au début de l'année et aussi une de mes camarades de classe. Et comme la plupart des filles de ma classe, elle n'aimait pas Shûhei car justement, elle le trouvait bizarre. Elle essayait toujours de me convaincre de rester loin de lui, pour le bien de ma réputation. Autant vous dire qu'elle n'a pas du tout apprécié quand elle a appris que je sortais avec lui. Elle ne m'adressait presque plus la parole depuis ce jour, sauf si elle y était obligée.

Par concours de circonstances, je partageais ma chambre avec elle et Setsuna, qui jouait les médiatrices entre nous depuis.

Nous avons suivi notre routine d'entraînement tous les jours jusqu'à la fin de la semaine. Chaque soir, j'appelais mon Shûhei chéri pour lui raconter ce qu'on faisait. Je ne m'attardai pas trop dessus, sachant qu'il n'aime pas trop parler de « banalités », comme il le disait si bien. Même s'il faisait des efforts quand ça me concernait directement.

-Shûhei, j'ai emporté le livre que tu m'as conseillé au début des vacances !

-Et ? Comment tu le trouves ?

-J'adore ! J'avoue qu'en voyant son épaisseur, j'ai eu peur. Mais quand j'ai commencé à lire, je ne pouvais plus m'arrêter ! Même si je le trouve assez violent...

-C'est généralement l'effet que ce bouquin produit sur ceux qui sont peu habitués à lire...

-En plus, le personnage principal a le même nom de famille que moi ! Et il joue au basket ! Avoue, tu as fait exprès de me conseiller ce livre pour ça !

-Qui sait, dit-il en riant.

-En tout cas, j'ai hâte de voir ce qui va se passer pour lui, Noriko et Kawada !

-Je pense que tu vas apprécier, alors.

Je lui disais souvent qu'il me manquait et il me répondait que c'était trop calme quand je n'étais pas là. De mon côté, je souriais. Quand on a commencé à sortir ensemble, il avait encore un peu de mal à me dire ce qu'il ressentait mais ça s'améliorait avec le temps. Je pensais que j'étais chanceuse de l'avoir mais parfois, j'avais peur qu'il ne m'aime plus. Encore plus depuis qu'il avait revu son ex-petite amie, Aïko. Elle semblait avoir tous les atouts de la petite amie parfaite : belle, mignonne, gracieuse, féminine... J'ai eu l'impression de ne pas être à la hauteur, en comparaison...

(Non, non, non ! Je ne dois pas penser comme ça ! Shûhei a dit que j'étais très bien comme j'étais !)

Le samedi, nous avons fini plutôt, cet après-midi. Les coachs ont été gentils de nous laisser plus de temps libre pour nous reposer et nous amuser pour nous changer les idées. Et c'était une occasion pour les membres des deux clubs de traîner ensemble.

Ken était avec nous mais on se parlait peu. Surtout depuis que je l'avais giflé devant tout le monde. Je m'en voulais un peu mais son attitude envers Shûhei m'avait vraiment énervé ! Je crois que c'était la première fois que je frappais quelqu'un, d'ailleurs...

Le soir, nous avons fait une énorme partie de cartes, autour de snacks que nous avions achetés à la supérette la plus proche. On s'amusait, on rigolait. On se créait de bons souvenirs, quoi.

Avant de retourner dans nos chambres, j'ai voulu profiter du calme et suis resté dans le petit salon avec une boisson.

-Ah, c'était une bonne semaine...

J'en ai profité pour appeler Shûhei et lui donner des nouvelles. Comme il s'était passé peu de choses, nous ne somme pas restés longtemps en ligne. Je me demandai si je n'étais pas trop envahissante à l'appeler tous les jours mais il m'avait assuré que ça allait, d'autant plus qu'il ne faisait pas grand-chose de son côté. Rassurée, je lui ai souhaité bonne nuit et j'ai raccroché.

Quand je me suis levé pour retourner dans ma chambre... je suis tombé sur Ken.

-Qu'est-ce qu'il y a, Ken ?

J'essayai d'être la plus neutre possible.

-Qu'est-ce que tu faisais ?

-Je parlai avec Shûhei.

-Je vois...

Je n'aimais pas la direction que ça prenait alors j'ai décidé de retourner dans ma chambre.

-Attends, Yuna !

Ken m'attrapa la main pour me retenir. Je me suis dégagé aussi sec en lui lançant un regard de reproche :

-Arrête ! Ken ! Je te l'ai déjà dit ! C'est terminé, nous deux ! Je suis avec Shûhei, maintenant.

-Pourquoi ?

-Pourquoi quoi ?

-Pourquoi tu as choisi un type comme ça ?

-Tu recommences... Ken, rentre-toi ça dans la tête ! Je n'ai pas besoin de ton approbation pour sortir avec quelqu'un !

-Je sais bien ! Mais... tu aurais pu choisir quelqu'un qui te convenait mieux ! En plus, il paraît qu'il n'est pas très net !

-Ce sont de stupides rumeurs propagées par les gens de ma classe !

-Elles me paraissent fondées, ces rumeurs. Au moins, pour Suzu...

-De quoi tu parles ?

-Elle a demandé à son ami, Genji, comment il connaissait ton copain. Il ne lui a pas tout dit mais ce qu'elle a appris et ce qu'elle m'a rapporté... Tu penses vraiment qu'il est si parfait ; si irréprochable ?

-Arrête...

-Yuna, je trouvais ce type louche mais maintenant, je sais qu'il est dangereux ! Tu ne peux pas rester avec lui ! Alors, je t'en prie, quit...

Je ne l'ai pas laissé finir et je l'ai giflé. Une nouvelle fois.

Passé le choc, il m'a regardé avec un air d'incompréhension. Je devinais qu'il pensait m'aider en me disant ça, mais je savais aussi qu'il pensait que je reviendrais forcément vers lui, en cas de rupture. Mais dans son regard, je comprenais surtout qu'il ne me reconnaissait plus...

Je l'ai planté là et suis retourné dans ma chambre. J'ai prétexté à mes colocataires que j'étais épuisé et que j'allais dormir de suite. Mais une fois sous les draps, je n'ai pas pu fermer l'œil.

Bien sûr que je savais que Shûhei ne me disait pas tout sur lui. Même moi, je ne lui disais pas tout sur moi. Après tout, notre relation amoureuse était encore jeune. Notre relation tout court, même. Je ne le connais pas depuis aussi longtemps que ses amis, Tanigawa ou Sachi. Évidemment qu'il ne se confiera pas à cœur ouvert auprès de moi si vite. C'était pour ça que je voulais être patiente, pour lui. Lui donner le temps de me faire confiance au point de me confier ses secrets et ses pensées les plus intimes. C'était pour ça que je ne l'ai pas forcé à me parler de son ex et que je lui ai dit de m'en parler que quand il serait prêt. La preuve que ça marchait : il m'avait un peu parlé d'elle et de la raison de leur rupture, sans trop rentrer dans les détails. Mais il s'ouvrait à moi et renfermé comme il pouvait l'être, ce n'était pas rien !

Je n'arrivai toujours pas à dormir. Je repensais à ce que m'avait dit Ken. Dans un sens, il avait raison. Comme beaucoup de monde. J'avais eu le choix entre bon nombre de garçons mais c'était Shûhei que j'avais choisis. Mais j'étais sûr que ces garçons ne voulaient de moi qu'à cause de mon physique. Je n'étais pas aveugle. Je voyais bien comment ils me regardaient. Ces regards lubriques... C'était dégoûtant.

Je mentirais si je disais que Shûhei ne faisait pas ça. Il le faisait bien moins que les autres, mais il lui arrivait parfois de ne pas savoir où poser les yeux quand il me regardait. Mais quand il le faisait, je trouvais ça plus mignon qu'autre chose.

...

Bon, d'accord. Il y avait aussi un côté excitant, quand c'était lui.

(Si Shûhei savait ce que je pense, il me traiterait de folle... Sans forcément avoir tort.)

Pourquoi je tolérais ses regards un peu pervers ? Sans doute parce qu'ils étaient rares et que la plupart du temps, il me regardait plus comme une personne que comme une petite chose fragile à protéger ou à désirer.

(Même si j'aimerai me sentir un peu plus désiré par lui... Allez ! Ce sera la prochaine étape !)

Après ce petit baume au cœur, j'ai pris d'apprendre à mieux connaître Shûhei. Pas le Shûhei du présent, que j'aimais plus que tout. Le Shûhei du passé, qui m'était inconnu et que je devais connaître si je tenais à rester réellement à ses côtés...

Sur ces pensées, j'ai fermé les yeux et je me suis endormie...

Le début de semaine suivant était tout aussi intense que la semaine précédente.

Même avec une chaleur pareille, notre coach n'a pas diminué pour autant l'intensité des entraînements. Au contraire, cette sadique l'avait augmenté ! On a cru qu'on allait mourir !

L'après-midi, on sentait qu'on avait fait des progrès car, durant les matchs d'entraînements, le jeu des deux équipes était bien plus fluide qu'avant mais aussi plus varié. De mon côté, j'améliorai encore mes tirs à trois points. J'avais réduit le temps de préparations pour les tirs mais ma précision pour tirer de l'autre bout du terrain n'était pas encore au point.

Néanmoins, les joueuses et les joueurs m'avaient à présent donné un petit surnom : la Magicienne des Trois Points. C'était amusant, je devais l'avouer. J'avais l'impression d'être l'héroïne d'un manga de sport. Et quand j'en ai parlé à Shûhei, il disait que « Magicienne » était un peu exagéré mais que peut-être avec le temps, je le serai vraiment.

Une autre différence entre Ken et Shûhei.

Ken était très bon au basket. Pour dire, il tenait un ballon depuis qu'il était gamin et ne l'avait plus lâché depuis. Tout le monde lui disait qu'il était talentueux et qu'il pourrait peut-être passer professionnel quand il serait en âge. Même aujourd'hui encore, on lui chantait le même refrain. Résultat : il lui arrivait d'être souvent arrogant et condescendant envers ceux qui n'arrivait pas à son niveau. Même avec moi. Quand il me voyait jouer, il disait que je me débrouillais mais que je n'arriverai jamais à son niveau. Il ne m'encourageait jamais. Au contraire. J'avais l'impression qu'il voulait constamment me remettre à ma place. C'était vraiment un aspect de sa personnalité que je détestais...

Shûhei, lui, n'y connaissait rien au basket. Du moins, au début. Je l'ai traîné de force aux séances d'entraînements matinales pour qu'il puisse me voir jouer ; pour que je puisse l'impressionner. Au début, ça ne l'intéressait pas plus que ça mais au fur et à mesure, il a changé d'avis. Il m'a dit que c'était surtout le fait de me voir faire des trois points avec aisance qui l'avait le plus impressionné.

Contrairement à Ken, il m'encourageait toujours, même quand je me plantai. Il m'a un jour fait lire une sorte de lettre écrite par un coach de football américain. J'avouai qu'au début, je n'avais pas compris pourquoi il me faisait lire ça, surtout que ça devait plus concerner des joueurs de football américain, mais après avoir lu cette lettre, ce fut plus clair...

Pour faire simple, ça disait que quand un joueur se retrouve à terre, on constate que l'élite se relève immédiatement sans effort, que les oueurs de base se relèvent un peu après mais trop tard et que ceux qui restent à terre seront d'éternels perdants.

Je pense que cela illustrait l'envie de Shûhei : me voir me relever encore et toujours pour continuer à progresser. Rien que me souhaiter ça m'a fait encore plus tomber amoureuse de ce garçon que je trouvais de plus en plus merveilleux...

(Ouh la la... C'est que je commence à devenir accro, moi ! Remarque, après le caprice que j'ai fait le jour du départ... Je ne me serais jamais permis ça avec Ken !)

Un soir, pendant le dîner, les filles discutaient de légendes urbaines. N'étant pas fan d'histoires de monstres ou de fantômes, j'ai essayé de ne pas écouter mais l'une d'elle retenue mon attention :

-Dîtes, dîtes ! Vous avez entendu parler de l'histoire Shûra ?

-Tu parles du démon bouddhique ?

-Non, pas celui-là. C'est un surnom ! Il paraît que c'est un garçon qui est mystérieusement apparu en décembre dernier et qu'il aurait déclenché ou participé à de nombreuses bagarres violentes. Il paraît que des gens auraient fini à l'hôpital... et qu'il y a même eu un mort !

-Arrête, tu charries !

-Je répète ce qu'on m'a dit ! Bon, pour le mort, je pense aussi que c'est des bêtises... Mais pour les blessés graves, ça semble être vrai !

-Et il ressemble à quoi, ton Shûra ?

-Ben, y a trop de versions qui ressortent. Mais plusieurs disent que c'était un collégien. Du moins, au début des incidents. Il aurait mystérieusement disparu peu après le début du printemps !

-Ça fait un peu peur, quand même, d'imaginer un lycéen qui pourrait blesser grièvement les gens...

-Arrête ! C'est qu'une légende urbaine !

-Mais imagine que ce soit vrai !

-N'importe quoi ! Arrête de regarder des trucs louches sur le net, toi aussi...

Je ne sais pas pourquoi cette histoire précise m'avait intéressé. Peut-être parce que c'était la moins effrayante...

Par contre, je suis partie dès l'instant qu'elles ont parlé de Hachishaku-sama !

Je suis retourné dans la chambre où Setsuna écoutait de la musique sur son téléphone et Suzu lisait un magazine sur son lit.

Je me rappelais alors de ce que m'avait dit Ken, il y a quelques jours, sur Shûhei et que Suzu lui avait révélé des choses après avoir demandé à son ami...

J'aurai aimé dire que je connaissais Shûhei. Et c'était vrai, je le connaissais. Le Shûhei d'aujourd'hui. Mais le Shûhei d'avant...

-Suzu.

Elle s'est tournée vers moi.

-Quoi ?

-Ken t'a demandé quelque chose, non ?

-À propos de quoi ?

-Fais pas l'innocente ! Je sais qu'il t'a demandé des choses sur Shûhei !

Setsuna avait coupé sa musique et nous regardait.

-Ouais. Et ?

-Qu'est-ce que tu lui as raconté ?

-Rien de plus que ce que m'a raconté mon ami Genji. Il connaît ton... copain depuis un moment, déjà.

J'ai bien sûr remarqué le dégoût qu'elle a eut en disant que Shûhei était mon copain mais je ne me suis pas arrêté plus là-dessus.

-Et il t'a dit quoi ?

-Que ton copain n'est pas celui qu'il prétend être. C'est vraiment un type dangereux. Alors largue-le avant...

-Suzu... Est-ce que Shûhei a un lien avec cette histoire sur Shûra ?

Suzu se mit à rire puis me regarda comme si j'étais la dernière des idiotes :

-Évidemment qu'il y a un lien, idiote ! Nishiyama Shûhei est Shûra ! Ces histoires comme quoi il a envoyé des gens à l'hôpital après des bagarres, elles sont vraies ! Genji était là ! Il a participé à plusieurs d'entre elles ! Ton petit copain que tu vénères tant, c'est rien de plus qu'un malade qui s'amuse à estropier les gens !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Conteur_Idaky ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0