Évanescence de plomb
J'enfile ma veste et j'affronte – encore – la vie qui s'oppose...
J'essuie les restes venteux du massacre qui s'expose...
Tête en bas et corps en berne ; mes pieds pleurent sur les autres...
Je cracherais bien – un peu – sur le délire des apôtres...
Mais la vis plantée dans mon cerveau me fait mal... Toujours...
Et je dérive au gré des sables qui balaient le mauvais temps du jour...
Le givre est gris ce matin, le froid qui crie, menace mon univers ;
J'ai oublié de prendre mes douze mille sourires pour le dessert...
Les monstres qui me chatouillent se sont servis cette nuit ;
Ils m'ont prit un instant – mon âme et ma mort aussi...
Mais j'avance en débitant mes ornières fades sur les murs
Alors je chute en défonçant les boulons de mon armure...
J'ai couru – longtemps – après les grimaces sympathiques et chaudes ;
j'entends encore leur litanie douloureuse se briser sur la rose...
traces de lutte couvertes par le bruit de la brume ;
Les liquides se déversent par paquets froid sur l'ombre brune...
Mais, lancé sur les pierres ciselées, je crois au renoncement...
ainsi, livré aux vents coupables, je me nourri du firmament !
J'enfile ma veste et tourne le dos aux cratères fiévreux...
je bave les dernières ellipses qui cachaient mes noyaux creux...
les complaintes – nécessaires – bondissent hors de la sphère ;
l'écho du monde me repousse contre les arbres centenaires...
la fureur végétale avalera le reste de mes artères...
je finirais alors, le travail de sape dans l'antre de nos frères...
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