L'ombre volatile
Le flou, par l'interstice, fond sur l'azur
La vitesse du monde est diurne – sa lourdeur vit la nuit
Le vent s'empêche de respirer, il dit :
« Les gens se livrent aux chiens – aux fines morsures. »
Le vent s'étouffe, se cabre, s'empourpre... Le vent crève…
Les ages glacés du siècle qui s'arrange,
dégueulent leurs âmes en vrac dans nos artères légères...
Des âmes entières ; tortueuses, éphémères
Dentelles fanées, se lavent la bouche dans le sang des anges...
Les versets sont lus aux étrangers perdus – l'ombre s'éloigne enfin...
Je vide le pied d'argile de nos enfants qui chantent
La misère sur nos vie roses-boue... Plaies roses de chair.
Je maudis les humeurs douloureuses de nos mères
et pleure sur l'avatar du bonheur qui décante…
Le vent s'étouffe, se cabre, s'empourpre... Le vent crève…
Dis-moi enfin si tu comprends les ombres,
Les armes à la mains et la gorge si sèche…
Dis-moi amour, vois-tu les hommes qui lèchent
l'idéal qui se cache derrière les idées sombres...
Les versets sont lus aux étrangers perdus – l'ombre s'éloigne enfin…
Et nos chemises ouvertes sur le monde qui se blesse
et nos familles chiennes, assises sur le sable
creusant des trous pour cacher le père qui chiale
Vois-tu venir le temps des corps que l'on compresse…
Le vent s'étouffe, se cabre, s'empourpre... Le vent crève…
Les versets sont lus aux étrangers perdus – l'ombre s'éloigne enfin…
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