Mes deux rages
Dites-moi
Dites-moi des histoires
Dites-moi
Dites-moi des rumeurs noires…
Moi vous dis-je
Je vous aime
Ainsi vous-même
aimez-vous l'ombre qui fige...
Dites-moi
Dites-moi la naissance
Dites-moi
Ces deux êtres qui dansent !
Quant au rire de l’une
Se forme une grimace
Et qu’une larme efface
La dernière demi-lune,
C’est une joie féroce
Qui suspend sur la place
Les tristesses et les traces
De l’enfant trop précoce.
Quant aux yeux de la mère
Se raccrochent, pesantes
Les histoires lassantes
De mes douleurs amères,
C’est la joie de ce cri
Qui nous perce l’iris
Et l'envie d'infini
qui nous livre son vice
Les hivers étaient vides ;
mon âme solitaire...
Les armes délétèrent
Qui creusaient dans mes rides ;
en semant sous ma peau
les lendemains de fêtes...
sont plantées sur mes os
et mon dos qui s'entête !
Quand les yeux de la mère
se sont posés sur l'être
pour glisser sur le tertre
une idée de l'enfer
c'est l'amour parfait
qui pleurait sur mes lèvres
mes envies étaient mièvres
sans les rires qui dansaient...
Leurs visages de joie
qui nous aiment sans honte
de nos masques de fonte
font le livre des rois...
le langage muet
des enfants de l'ivresse
nous a passé la laisse
sur nos cous dénudés
Quand les yeux de la mère
qui se sont embués
ont voulus se poser
sur les peurs du père,
Loreleï tu es libre
de la vie que tu rêve...
Tu partages la sève
avec Loup qui s'enivre...
de la vie...
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