Les soupçons de l'âme
C'est là que tout commence… Dans la blancheur du vent
D'une chimère solitaire aux archanges noctambules !
C'est ici, qu'enfin s'ouvrent – sous nos pas nonchalants
Les poreuses évidences que nos vies accumulent...
J'ai aperçu la lune dans la brume naissante...
La révolte qui érige sa toile rouge et noire ;
Les ombres ; douces et lentes effusions tremblotantes
J'ai senti ta présence dans la lumière du soir…
Je devine les nuances qui se trouve près de moi
Caché par la névrose qui me montrait son cul !
J'ouvre en grand ma poitrine en direction des rois
Et je retrouve le monde tel qu'il m'est apparut
Les cravates sont fixées sur des murs incertains
Je déambule, vivant, sur l'artère légère,
Respirant la poussière qui écorche les mains…
Et je crie mon espoir de recoller nos chairs
Je suis libre…
« Souviens toi – ô ma sœur - des âmes que nous étions !
De la forêt venteuse, des fleurs que nous aimions… »
Je prononce ton nom, dans mes nuits sans sommeil...
Je cherche toujours le fil diaphane qui nous relie
Tu livres à mes soupirs tes vertiges qui veillent
Ma peau créera le vide pour éviter l'ennui
Je ne sais pas le jeu qui m’entraîne dans ta tête
Mes pas, soudain, me mènent au bord d'un monde en or
J'y vois tes robes de fêtes ! La terre est plate, c'est un fait !
Dessous… Je vois tes chevilles qui malmènent les morts…
Je suis libre…
« Souviens toi – ô ma sœur - des âmes que nous formions !
Et de cette planète sur laquelle nous vivions… »
Et je te rejoindrais si le vent le voulait
Je te raconterais les soupçons de mon âme
Les hivers à chercher l'enfant roi que j'étais
Pour trouver l'autre rive où tu étais ma lame…
Je ferais les cent pas devant l'urne sacrée
Espérant le bruit sec des amours qui s'envolent,
Pour reprendre à pleine bouche les ellipses sucrées
Et les courbes brisées de nos vies qui s'affolent !
Je suis libre…
« Je cours après Pluton et nos vies démontées !
Nos âmes en perdition, dans l'humaine âpretée... »
…
Dans le silence des dunes, sous la rose jaunie
je dépose sur mon corps les griffures de velours
la chaleur de nos âmes se recollent dans la nuit
et les spasmes volés aux sublimes alentours
Annotations
Versions