Le cri du souffre
Je t’ai vu dévaler la place en titubant comme une vieille nonne agonisante et tomber dans l’égout qui s’agitait sous ton cul. Et de la fenêtre, je l’ai vu celle qui t’a jeté son seau d’eau fangeuse à la tête. Te restait-il seulement une tête à cet instant ?
Tu rugissais les mots qui déchirent en direction du monde des vivants. Tu ne voyais pas que les gens riaient…
Tu mélangeais tes relents cyniques à tes mains qui creusaient le goudron.
Je l’ai vu celui qui pleurait parce qu’il se nourrissait des mêmes affres.
Les couteaux obséquieux qui sortaient de la gorge des gens se plantaient sur tes cris comme on étouffe l’enfant aux mains sales.
J’aurais voulu leur dire tout l’amour que tu ne leur réclamais même plus. Ont-ils simplement vu l’être que tu renvoyais par terre ? Ont-ils vu l’âme ?
…
Un vers glisse entre tes doigts et vient percer l’anneau de chair. A l’endroit des vivants les gens ont peur. Ils n’ont de cesse de cracher sur ton ventre et fuient devant tant d’espace.
Monsieur, s’il vous plait !
Voyez ces pieds nus qui remuent leur souffrance
Et se noient dans une flaque d’eau.
Monsieur, s’il te plait !
Referme la porte et va gueuler ta haine par
Dessus le mur de ton prétendu savoir !
Ne reviens pas voir ceux qui te supplient.
Ne reviens plus faire semblant !
…
J’ai envie de m’asseoir un peu avec toi dans la boue qui t’entoure…
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