Révolution de velours
Les forêts sont en feux
sous le joug brutal des saillies métalliques ;
les eaux sont moins bleues
sous les voiles qui renoncent au monstre énigmatique...
la foule est suspendue
au dessus d'une chimère qui s'éloigne et se vide ;
nos pauvres sont à nus
en déversant leur gras saturé ; liquide...
les vipères sont lâchés
sur la face énervée de nos visions fébriles ;
les farces sont fardées
des lumières de l'été sur nos regards débiles ...
les riches, les puissants,
se baignent en cadence dans nos cerveaux spumeux,
Et les hommes hennissant,
Leurs enfants de la boue, dans l'ombre font la queue...
ça sent les entrailles
sous le gémissement tremblotant des dieux ;
le grand cirque déraille ;
Et puis se fend la gueule devant nos vœux creux...
le monde veut du rêve ;
du rêve frelaté ; des envies de puissance...
le monde qui se lève...
pour du vin, pour des chiens, ultime fragrance...
ça sent l'ennui lisse,
les tristes identiques, les fous qui se pavanent
dehors avec leur fils;
fiers d'être leur double et d'engendrer des âmes...
je veux du vent salé ;
des têtes délavées ; des corps en fusion !
Je veux nous déchirer
sans laisser se pourrir la mortelle saison
Mais l'homme est toujours là ;
qui bave comme un roi ses idées dominantes...
on voit des estomacs
qui s'ouvrent pour vomir les étoiles naissantes...
...
Dans l'oubli du printemps ;
où l'oeil se ferme encore sur la vile salope ;
on sait les habits blancs
qu'elle nous avait promis, dans un grand soliloque...
Mais l'ombre est toujours fixe,
dans les coins embrumés ou se tiennent les fous
en tirant sur leur fixe
ils imaginent des lieux où le vent est plus doux...
dans les livres d'histoires
de la crasse des usines, le peuple a disparu
crevant sur les trottoirs
dessinés par des rois et leurs chiens corrompus...
Ils disent leurs discours
des facondes d'inepties, dans l'assemblée fantôme
avant de faire la cour
et de sucer les urnes de leurs frères économes
Les drapeaux sont en bernes
les visages fermés, se glissent sous les pavés
C'est le monstre de Lerne
et son armée de mort, qui vont les déloger
ils sont beaux les enfants
qui chantaient sous la pluie, l'envie de liberté
ils sont loin leurs parents
qui ont vus se bercer les rêves frelatés
les justes et les paumés
qui ruissellent du sang, sur leur bible éronée
ont longtemps voyagés
en croyant à des mots qui les ont enfermés
Leurs juges ont tranchés
Les ivresses de masse et leur bonheur en bois
le baton a frappé
le baton a frappé... Et frappera !
...
je veux du vent salé ;
des têtes délavées ; des corps en fusion !
Je veux nous déchirer
sans laisser se pourrir la mortelle saison
Mais l'homme est toujours loin ;
qui oubli sous son corps ses idées de silences...
cette vie nous appartient
je voudrais voir enfin les étoiles naissantes...
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