Les délirants anges délures
Les ailes déployées sous un soleil en rage,
L’auréole boréale d’une pureté enivrante
Dessinant une ligne bleue sur un ciel nu ;
Les yeux rouges trouant net les épiques piquants
Du fantôme nonchalant qui nous aime et nous tue.
Les bras grands ouverts en offrande au malin,
Il n’est plus asexué le dernier des archanges.
La coquine copine qui s’étiole devant lui
Va sucer les pieds lourds du géant assoupi
Et retombe à genoux, souveraine soubrette.
L’ange fébrile
Qui s’ébroue, qui s’étire
Ne sourit plus !
Ne répond plus !
Les anges sont morts ou ne sont plus des anges
Délurés et pervers, délirants et futiles
Ils s’en viennent se gausser de nos tristes visages
Ensemencent nos filles sur des lits de poussières.
Ils s’en viennent violer nos voleurs et valets
Dépecer nos agneaux, se parer de leur peau !
Allez garce !
Ange déchu !
Fait fi des êtres perdus !
Les beautés éclatantes de tes sombres manières,
Ta morale indigente brille du feu sans lumière ;
Les draps flous que tu portes – engeances écarlates -
Sont brunis de cloportes dans de pieuses réflexions.
Allez garce !
Ange déchu !
Fait fi des êtres que tu perds !
Brûlons les cierges troublants que ton père nous réclame
Pour qu’un ange marrant se baigne dans les flammes.
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