17. Sarah
« 24 février 2018
Encore une journée horrible. Ça y est, je suis seule. Même Axel a arrêté de traîner avec moi, il ne m’a pas adressé la parole une seule fois aujourd’hui, pas même un petit regard. Ça fait mal, tellement mal. J’en suis pas fière mais j’ai recommencé, en rentrant du collège, j’étais tellement mal. Je les ai ressortis, je m’étais promis de ne plus y toucher, mais sa trahison m’a détruite, elle a terminé de me briser, elle m’a achevée, réduit en miettes mon cœur déjà fragilisé. J’ai tracé deux fines lignes sur mes poignets. J’ai pleuré, encore et encore jusqu’à ne plus pouvoir. J’ai regardé le sang couler dans le lavabo sans bouger. La douleur était la plus minime possible. Je n’en peux plus, cette vie me tue. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Qu’est-ce que je lui ai fait ? Je ne comprends pas, j’ai mal, tellement mal. Je veux en finir, je veux mourir. ça tourne dans ma tête depuis quelques jours. Je me demande ce que ça fait de mourir. Est-ce que ça fait mal ? Est-ce qu’il y a vraiment une vie après la mort ? Est-ce que je devrais mourir ? J’ai besoin d’aide, je ne le dis qu’à toi cher journal, mais j’ai besoin qu’on m’aide, qu’on me soutienne, qu’on m’épaule. Parfois je voudrais juste une épaule sur laquelle pleurer, quelqu’un sur qui compter. Je voudrais juste qu’on m’écoute. Au fond de moi, je crie, pleure, hurle de douleur, mais personne ne m’entend. Je souris, porte des pulls à manches longues, rigole, profite de la vie, tout ça pour cacher la vérité, l’enfer qu’on me fait vivre. Je n’ai qu’une question : est-ce que mon calvaire va prendre fin ou est-ce que je dois y mettre fin, ma vie avec ? Ta dévouée, Lilas. »
Sarah referma le journal et le rangea dans son tiroir avant de fermer son bureau à clé et de prendre la route de son appartement. Comment pouvait-on faire vivre un calvaire pareil à une jeune fille, de plus sans aucune raison apparente ?
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