Les sanglots me secouent. Je m'étais pourtant promis de ne plus jamais pleurer, de rester forte quoiqu'il arrive, mais c'est plus fort que moi ! Les larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les retenir. Alors je les cache en réfugiant mon visage dans mes bras.

Cela fait plusieurs minutes que je suis dans cet état, assise dans un coin isolé de la cour de récréation, mes genoux serrés contre ma poitrine.

Dans cette dernière, mon coeur me fait si mal que j'ai l'impression qu'il est impitoyablement broyé par un poing ! C'est la première fois que je suis autant blessée par de simples paroles . . .

C'est alors que je sens une main se poser sur mon épaule. Je sèche mes larmes en précipitation et relève la tête. Naoki se tient près de moi. Il me demande :

- Est-ce que ça va ?

- Pourquoi est-ce que tu t'en préoccupes ? Je pensais que tu te fichais de moi.

- Non, ce n'est pas ce que tu crois . . .

- C'est toi qui me l'as dit. D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas resté au club ?

- Non, puisque je suis là. Je suis sorti prendre l'air et je t'ai entendue pleurer. C'est à cause de ce que je t'ai dit, pas vrai ?

Je baisse la tête, laissant mes longs cheveux châtains masquer mon visage, et ne répond rien. Il soupire :

- Tu vois ? Je t'avais bien dit que je n'en vaux pas la peine. Je ne suis qu'un horrible type ! Je te fais pleurer alors que tu veux juste m'aider.

- Ne dis pas ça ! Tu n'es pas horrible du tout ! C'est moi qui m'y suis mal prise . . .

- Non, c'est moi. En fait, ta présence ne me dérange pas du tout. C'est juste que . . .

- Quoi donc ?

- Je ne supporte pas que tu perdes ton temps avec moi ! Je suis un cas désespéré, je ne t'apporterai rien de bien ! Tout ce que tu gagnes en restant à mes côtés, c'est de souffrir ! Tu ne t'en rends pas compte mais tu souffriras avec moi . . . Alors je t'en prie, laisse-moi. Vis ta vie et oublie-moi.

- Qu'est-ce que tu racontes, Naoki ? Tu dis vraiment des bêtises plus grosses que toi ! Tu n'es un cas désespéré que si tu décides de l'être. C'est ce que tu as décidé d'être et c'est justement pour cela que suis là. Je vais t'aider à retrouver gout et confiance en la vie. Tout ira bien, tu verras. Je te demande juste de me faire confiance et d'au moins essayer, tu veux bien ?

En disant ces mots, je lui tends ma main. Après quelques secondes d'hésitation, il la prend en déclarant :

- D'accord mais j'accepte uniquement parce que je ne veux pas te voir pleurer davantage à cause de moi.

Je retrouve le sourire et éclate même de rire !