Le surlendemain, nous nous retrouvons tous les trois au club de littérature. Aussitôt qu'elle nous voit, Imaé se dirige vers nous avec un grand sourire :

- Coucou, vous deux ! Comment ça va ?

- Très bien, et toi ?

- Comme vous pouvez le voir, je suis en pleine forme !

- Tant mieux, lui répond Naoki.

- Et votre randonnée ? Tout s'est bien passé ? Vous avez pu voir des cerfs et des loups ?

- Des cerfs, oui, mais pas de loups.

- C'est déjà ça.

- Oui, mais nous voulons t'avertir d'une chose, lui dit Naoki. Cette forêt est fréquentée par des trafiquants de drogue très dangereux. Ne t'y aventure jamais profondément, et surtout pas seule.

- Merci de cet avertissement, mais j'imagine que si vous savez si bien tout cela, c'est parce que vous en avez croisé . . .

- Oui, mais comme tu le vois, nous allons très bien ! C'est grâce à Aka, c'est le meilleur chien au monde !

- Oh, mais cela m'angoisse tant que vous ayez été exposés à un tel danger ! s'exclame-t-elle en nous serrant dans ses bras. C'était si irresponsable de ma part de vous laisser y aller seuls, je suis désolée !

- Pourquoi est-ce que tu t'excuses ? Tu n'y es pour rien, tu n'as rien à te reprocher. Et puis, nous allons bien alors il n'y a aucune raison de s'inquiéter, la rassure Naoki.

- Vous ne m'empêcherez jamais de m'inquiéter pour vous, lui rétorque Imaé.

- Ha ha ! D'accord, Imaé-Onesan, mais nous ferions mieux de nous mettre au travail, sans quoi notre histoire ne sera jamais finie.

- Tu as raison, Yoko-Imoto. Au travail !

*

Je regarde encore une fois le cadran de ma montre : 7h55.

Oh, non ! Le portail de l'école fermera dans cinq minutes !

C'est tout ce qui manquait : une panne de réveil. Maintenant, je suis obligée d'accélerer la cadence pour tenter de rattraper mon retard phénoménal !

Alors je cours aussi vite que possible. Au bout d'une minute de course, j'atteinds enfin le passage piéton, près du virage. Dès que je l'aurai passé, il ne me restera plus que la moitié du chemin à parcourir.

Cependant, si je veux avoir une chance d'arriver à temps, je ne dois pas ralentir maintenant. Je traverse donc le passage piéton au pas de course, mais alors que je suis encore en plein milieu de la route, j'entends un bruit de moteur approcher.

Je tourne la tête pour voir arriver une voiture ! Elle sort du virage en roulant à une grande vitesse et lorsque le conducteur me remarque, il lance un puissant coup de klaxon en appuyant sur la pédale de frein, mais il est déjà trop tard !

Mes yeux s'écarquillent sous l'effet du choc tandis que la voiture vient me percuter de plein fouet ! Je sens une vive douleur au niveau de ma jambe droite alors que je suis projetée avec une violence inouïe puis . . . C'est le néant complet . . .