Personal Data Log 20.02-15
Je fais cet enregistrement rapidement, pour ne pas oublier de noter ce qui m’arrive. Mais tout vas très vite et j’ai beaucoup à faire.
Nous sommes arrivés dans la constellation de la baleine. Il y avait une station spatiale et un signal d’alerte : la planète était attaqué par les kliks. Une espèce dévoreuse de biomasse, considérée comme quasi indestructible, qui était en train d’arriver. Les premiers météores contenant les avant-troupes insectoïdes étaient déjà arrivées, pendant que le monstre, qui pourrait correspondre à un vaisseau-mère, apparaissait tout au bout du système solaire. J’ai été consternée de voir que les humains fuyaient au lieu de répondre à l’appel au secours de la race autochtone qui vivait sur cette planète, et d’un niveau technologique absolument pas suffisant.
Je rentrerai bien dans les détails de l’héroïsme de nos camarades tombés au combat sur le sol, pour cette race inconnue, guidés par Olga qui aurait elle-même failli perdre un bras dans la bataille. Mais le temps me manque. Car, bien sûr, nous sommes arrivés à leur secours : il n’avait que nous ! Avec le recul, je me demande pourquoi nous avons failli tous mourir pour les sauver. Je finis par me demander si nous n’avons pas plus d’humanisme que les humains. Toujours est-il que nous avons alors fait preuve de tactique, de courage et d’ingéniosité. Le bouclier occulteur fut un atout maitre dans notre manche, car le monstre spatial ne nous voyait pas venir. Je pense aussi avoir eu une bonne inspiration en proposant de viser l’orifice par lequel il propulsait ses météorites pleines d’insectes au lieu de viser ses yeux : ces derniers étaient non seulement protégés des débris spatiaux divers, mais les humains avaient si souvent tiré dessus que l’animal était habitué.
Le combat sur terre comme dans l’espace fut long et difficile. J’ai perdu une ou deux fois l’espoir. Mais notre vaillant capitaine avait plus d’un tour dans son sac ! Que ce soit utiliser la station spatiale comme leurre (une fois le vaisseau humain enfuit sans demander son reste ni aider qui que ce soit) ou encore se planquer dans le champ d’astéroïdes. Vraiment, Ngumi se révèle plus que digne de sa charge. « Pour un mâle » dirait sans doute Mimba si elle entendait mes compliments. Je suis, en tout cas pour ma part et sans réserve, admirative.
Nous avons réussi à sauver in extrémis cette planète et sa population – certes réduite de plus de la moitié. Deux continents ont été totalement détruits. Ils mettront du temps à s’en relever, mais au moins, ils n’ont pas été anéantis.
Nous avons été fêté comme des héros. Ils nous ont offert de réparer notre vaisseau et de refaire les pleins en énergie. Leurs équipes techniques sont vraiment très compétentes, et malgré les lourds dégâts dûs aux combats, nous repartons en meilleur état que lors de notre arrivée dans ce système. Nous avons même pu rétablir l’eau sous forme gazeuse dans le vaisseau ! Un vrai bonheur.
Nous partons pour la constellation du dauphin : on reste dans les mammifères marins. Les douze humains sont restés sur la lune de la planète que nous avons sauvé : ils attendent les hypothétiques secours humains, qui arriveront donc bien après la bataille… Je peux comprendre qu’après tant de temps en stase, ils veuillent retrouver leurs familles.
Il n’y a donc plus qu’Olga comme humaine à bord. Fidèle et loyale. Je ne sais pas si nous pourrons un jour la remercier à la hauteur de son dévouement.
Fin de l’enregistrement.
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