Personal Data Log 20.04-18

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Je ne pige plus rien à rien et cela me frustre au plus haut point. Donc au-delà du fait qu’on se foute totalement de ce que je peux dire : de la même manière que la Matriarche n’en a fait qu’à sa tête pour cette délégation alors qu’elle m’avait au départ chargé de la faire, de la même manière, alors que j’avais interdit de rentrer et sortir de la suite, on a eu le droit à un défilé de représentants pour rencontrer la Matriarche en personne (et l’holoTriD alors ? que j’ai moi-même utilisé pour l’émission pour une question de SECURITE ?), mais en plus Olga, Saun Du et Sohila sont partis de leur côté se balader aux Archives sans prévenir personne. Super. Donc, franchement, à quoi ça sert de me cirer les pompes avec une histoire de Premier Officier et d’Hétaïre ? On se fout totalement de moi et de ce que je raconte !

Et tout ça, en plus, pour qu’il se passe exactement ce que je craignais. Apparemment, nous avions un traitre parmi nous depuis notre départ de notre planète. Tellement traitre qu’il a réussi à transporter une quantité incroyable de matériel en tant que membre de la délégation – oui, parce que veinards comme nous sommes, sur les dizaines de personnes disponibles, nous avons bien sûr écopé de celui-ci dans la délégation. Du matériel incluant du gaz létal, du contrepoison et une bombe. Formidable ! Au vu et à la barbe de toutes et tous, baharis comme humains, et bien sûr des protocoles de sécurité, alors que nous avons été fouillés vu que nous n’avions pas le droit d’avoir des armes, hein. Et il a donc réussi son formidable attentat dans l’hôtel, et à tuer la Matriarche. LE CON ! Il était venu parler avec moi tôt ce matin, et il n’a rien compris à ce que je lui ai dit. Rien de rien. Olga lui a défoncé la gueule définitivement, mais le mal est fait.

Alors je passe vite sur les formidables découvertes qui m’obscurent encore plus l’esprit des deux Baharis fugueurs avec Olga. Au passage, j’ai cru qu’ils partaient faire des vérifications génétiques sur mes facultés avec les machines, mais là encore, je n’ai sans doute rien compris. Donc ils nous ont rapporté une histoire de Cénacle à trois strates, qui n’a rien à voir avec le Sénat Galactique mais semble tout aussi important (je hais la politique), et auquel on aurait appartenu par le passé. Je ne comprends pas du tout ce que ça vient faire là, ni le rapport avec le triumvirat ni le rapport avec les méchalus. Mais formidable ! Pourquoi on est là, alors ? Si on est déjà dans les Archives de Prima en tant que peuple qui a siégé dans le plus haut cercle de ce putain de Cénacle, qu’est-ce qu’on fout là à devoir se faire reconnaître comme espèce intelligente ? Je ne pige plus rien à notre statut. D’autant plus en comprenant que nos « cousins » ne siègent pas au Sénat : comment peuvent-ils nous accuser de quoi que ce soit, alors ? J’ai pourtant rencontré un consul de leur peuple sur le plateau télé : c’est quoi, sa légitimité ? Et dans ce cas, leur propre planète (notre ex-nôtre, donc), peut être déclarée réserve ce chasse aussi, non ? Et comment peuvent-ils mettre en branle de tels moyens, à travers l’ensemble des galaxies, contre nous ? Je me perds dans tous ces illogismes. Je me perds dans les rouages de toutes ces machineries politiques. On a tant d’ennemis que cela ? Qui est-on pour avoir tant de gens qui veulent notre éradication ?

Et je n’ai même plus envie de me battre. Non pas parce que je suis confinée je ne sais où, avec les Novas qui nous ont évacués de l’hôtel. Les Baharis s’imaginent peut-être que c’est moi qui vais les représenter, à la place de la Matriarche, de Mimba ou du Capitaine ? A quoi bon, quand je vois de quoi ce mâle a été capable ! Valons-nous mieux que les humains si nous sommes capables de ce genre d’acte ? Et, en plus, pour la manière dont ma parole est écouté et respectée, franchement… Merde. J’ai bien envie qu’ils aillent tous se faire foutre !

Je vais faire comme Ngumi : prendre une navette pour me faire désintégrer proprement et sans douleur. D’ailleurs, pourquoi avaient-ils tiré sur une navette non armée ? Et si vite ? Alors qu’un assassin peut tranquillement tirer sur Olga et les deux Baharis en plein Prima sans être inquiété outre mesure ?

Rien, absolument rien n’est clair. Et cela me hérisse les écailles hors de l’acceptable. J’ai envie de laisser tout le monde tomber et de me barrer loin de tout ce merdier incompréhensible, définitivement.

Fin d’enregistrement.

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