Un courant d’air s’engouffre par la porte et soulève sa robe de soie. Athéna se dresse devant Zeus, impériale, elle projette son bras avec l’autorité d’un juge.

— Père, tu n’as pas pu t’empêcher d’intervenir. C’est plus fort que toi.

Du coin de l’œil, elle aperçoit Aphrodite allongée sur une méridienne, vêtue d’un déshabillé transparent. La déesse de l’amour mord sa lèvre, amusée. Athéna détourne les yeux, indifférente.

— Il fallait que tu interposes tes intrigues sordides.

— Mais de quoi parles-tu, ma fille ?

Athéna dresse le menton.

— David. Le piège, le stagiaire, la vidéo. C’était toi.

Zeus soupire. Athéna ne cille pas et continue.

— Victoria était mon incarnation. Elle devait montrer à Héra ce qu’est une femme puissante dans ce monde. Sa force, sa résilience et non pas se vautrer dans ces coucheries indignes.

— Allons, allons, mon enfant. Ta Victoria était déjà corrompue. Sans mon intervention, la leçon aurait échoué…

— Tu n’en sais rien !

— Héra l’a influencée et l’a poussée, elle devait en découvrir les conséquences, n’est-ce pas ce que tu défends, ma fille, la justice ?

Elle croise les bras, ancrée dans sa certitude.

— Ce n’est pas la justice. Tu veux seulement l’humilier. Victoria luttait. Elle résistait. Elle aurait prouvé à Héra la force des mortels.

— Ma sœur en a tiré une leçon importante, c’est l’essentiel. Ne perdons pas de temps à nous disputer. Écoutons plutôt Aphrodite.

D’un mouvement félin, la Déesse de l’Amour se lève et s’approche. Ses doigts effleurent la hanche d’Athéna, qui ne réagit pas, puis glissent sur le torse de Zeus. Elle tourne autour de lui, souple et sensuelle.

— J’ai trouvé la fille parfaite, mon roi.

Elle dépose un baiser sur sa joue. Son rire cristallin s’épanche dans la pièce.

— Une lointaine descendante de la nymphe Péitho. Une nièce d’Hermès, d’une certaine manière. Une femme digne de mes enseignements, capable d’initier ton épouse à mille délices, de lui apprendre la liberté.

Les yeux d’Aphrodite brillent d’une malice effrontée. Zeus fronce les sourcils.