Lettre de dramseq à bylud : 18/11/20 – 17h

Mon Byron,

Le réveil de mon souffle, en sillonnant le tracé de vos mains, m’a fait réaliser que mon humeur sombre de ces derniers jours n’était pas indépendante de l’absence de vos nouvelles. Non pas que je vous reproche le fait, j’aime moi-même étirer l’attente à son maximum. J’évoque simplement là, qu’au même titre que les addictions, cet échange a définitivement emprunté mon circuit cérébral du plaisir. Est-ce là un signe avant-coureur d’une belle alchimie ?

Quelles sont donc ces affaires voraces qui vous soustraient à ma compagnie ?

Vous m’évoquez un outremer, intense, accaparant, dans le lequel on supplierait de se noyer.

Ce sont mes idées que vous qualifiez de ‘‘conservatrices’’ ? Je le considère comme un sérieux affront. Il va falloir que je remédie à ça, en vous faisant part de mes moments d’impétueuse irraison.

Le sens tremble parfois derrière les mots, générant une pression subliminale, à deux doigts d’écorcher le masque. Je suis sûre que vous le percevez aussi, bien que vous ayez l’estimable tendance à offrir, nus, vos mots…

Que les loups se vivent de vent. Je ne parviens pas à saisir le sens, ni même le contexte de ce bout de phrase, mais l’image me plaît beaucoup pour répondre à vos « méandres de l’ardeur ». Voyez-vous, j’use aussi du saugrenu.

Je pense avoir épuisé l’œuvre de Fink d’ici à quelques heures, le flot coule ininterrompu à mes oreilles depuis que vous me l’avez, si judicieusement, fait découvrir.

Je n’ose imaginer une facette plus entreprenante, vous qui saisissez déjà, si habilement, les cordes qui font naître en moi cette chaude mélopée.

Cette dizaine en ma possession, je tiens à présent les rênes qui nous mèneront peut-être à la prochaine étape de cette délicieuse aventure…

L’audace a, en effet, brisé sa cage… Que j’apprécie votre généreuse transparence !

La justification en est presque obsolète, ma vulnérabilité est criante, tant mon être, fébrile, réclame assouvissement.

En espérant que ce souffle poursuive son chemin à la manière d’un sirocco.

Chaleureusement,

Aglaé