Lettre de dramseq à bylud : 21/11/20 – 20h

Alizé,

Veuillez me pardonner ce délai. Je ne peux vous cacher que cette nouvelle a été rude et j’ai dû me réserver un peu de temps pour me confronter à cette vérité.

La trahison, bien que la mienne ne puisse être mesurée face à la vôtre, me cause beaucoup de souffrance. Savoir, de surcroît, que j’ai pu, même de manière indirecte, vous causer du tort, m’est insupportable.

La horde d’émotions qui m’assaille est furieuse et à mon regret la colère n’est pas centrale. Le mépris que j’éprouve pour moi-même, bien qu’irrationnel, m’avait poussé, en premier lieu, au silence. M’être fourvoyée de la sorte, avoir été si proche d’accorder ma confiance, quel désastre pour un ego.

Mais la plus cruelle reste la culpabilité, celle d’avoir badiné avec un homme vil, de lui avoir offert le plaisir du jeu, d’avoir caressé son orgueil, provoquant un raz de marée s’abattant sur vous, puis moi.

Mais je ne puis m’apitoyer sur mon sort, je n’accorderai pas un instant de plus à ces états d’âme fatalistes. Un jeu réclame adversaire et désormais, mon machiavélique correspondant ne sera plus le seul à s’amuser.

Voilà ce que je vous propose, s’il ne vous sait pas sciente de cette histoire, utilisons cela comme un atout et abattons la prochaine carte.

On récolte ce que l’on sème, dit-on, alors faisons prospérer quelques temps encore ces champs infestés avant de dévoiler leur terre putride.

Vous qui le connaissez mieux que personne, malgré ce sombre masque, orientez le tir, que l’on vise en zone vitale.

Je ne peux éponger votre peine, mais acceptez en offrande ma colère, serviteur de la vengeance, afin de rétablir l’honneur qui vous incombe.

Résolument à vos côtés,

Aglaé