Lettre 5
Lettre de dramseq à bylud : 1/12/20 – 10h30
Chère Alizé,
Voici les mots que je lui ai adressés : « Byron, vous m’avez assez fait languir, je prends les devants. Rejoignez-moi à la Maison Dorée, ce vendredi, à la fin du jour. C’est le moment d’explorer la nuit. »
Il aura ainsi le temps d’organiser ses affaires et de vous concocter une excuse bien ficelée pour rejoindre Paris.
Le café est au rez-de-chaussée de l’hôtel, il comprendra bien vite l’aboutissement voulu de la soirée.
Avec quelle toilette pourrais-je le mieux l’aguicher ? Le satin rouge ne fait pas de détour, mais me paraît justement un peu frontal. J’ai également une robe en mousseline noire, qui laisse transparaître subtilement ce qu’il faut.
Me conseillez-vous un abord sans filtre, ou ménager son impression de contrôle serait plus judicieux ?
Pour l’occasion, j’ai contacté un vieil ami, le plan est le suivant :
Tout au long de la soirée je fais culminer progressivement la tension, dans un crescendo suggestif. Au moment de rejoindre la chambre, j’aperçois mon ami entrer et nous allons à sa rencontre pour le saluer. S’en suit un long échange très complice, où je fais preuve de beaucoup de proximité physique avec lui, tout en délaissant Byron.
J’ai tout à fait envie qu’il ressente l’humiliation de n’être qu’un parmi d’autres.
Le coup de grâce sera, bien entendu, de remercier mon aimable correspondant et de gagner la chambre démonstrativement avec mon ami, sous le regard, interloqué je l’espère, de notre joueur piégé.
Jamais je n’aurais cru tenir les rênes d’une telle entreprise machiavélique. Cette aventure est un exquis divertissement.
Que comptez-vous faire à son retour ? Serez-vous partie, le laissant constater seul le sabotage de son garage, ou assisterez-vous au lever de rideau sur notre association vengeresse ?
La récolte est proche, bientôt nous aurons rassasié notre colère et restauré notre honneur.
Amicalement,
Aglaé
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