02. Willow
Willow n’en revenait pas… Ses prunelles d’argent ne l’a trompait pourtant pas. N’étant aucunement sujette aux hallucinations visuelles. Lui… Que faisait-il ici ? Maintenant ? Pourquoi ?
Ce n’était pas possible. Elle n’y croyait pas. Elle avait tant souffert par son absence. Sa main avait soudainement tremblée quand il avait écrit son nom sur le tableau, tellement fort qu’elle en avait laisser tomber son archer. Vraiment ?… Pourtant, elle l’avait reconnu bien avant avoir eu connaissance de son identité.
Pourquoi ?
Cette babiole. Ce petit lapin en feutre rose. Il semblait terriblement vieux, le fil qui le constituait commençant à se défaire petit à petit. Certaines étudiantes avaient mentionnaient ce détail avant de faire silence quand il prit la parole. En effet, un homme ayant l’air très masculin, qui avait un porte-clé rose. C’était rare, surtout s’il l’affichait publiquement. De nombreuses questions devaient se chevaucher dans l’esprits des jeunes filles, sans aucune réponse.
Seule elle savait. C’était elle avec l’aide de sa mère, qui l’avait confectionné pour son ami d’enfance quand celui-ci avait du partir à l’étranger.
Le plus surprenant pour le moment, était qu’il lui avait demander de venir jouer un morceau. Il avait sûrement deviné son angoisse, qui était monter en elle d’un coup aussi sec. Tellement sec que son corps ne répondait presque plus. Seul la musique avait un pouvoir de mouvement sur elle. Apparemment, lui ne l’avait pas encore reconnu. Après tout, elle avait bien changé depuis ses sept ans. Elle avait en plus changé radicalement de style et de couleur de cheveux. Par contre, elle avait gardé son cadeau. Car lui aussi lui en avait offert un avant de la quitter pour toujours.
Sa mère lui avait donner un vieux collier à elle pour l’offrir à Willow. Un pendentif assez long, qui à présent lui arrivait en dessous des seins, avec une magnifique pierre de lune taillée en cabochon. Depuis ce jour, elle chérissait tant ce bijou qu’un jour, elle avait même piquer une crise de colère contre une domestique qui faillit le mettre à la poubelle sans le vouloir.
La seule chose qui restait d’elle de cette époque, dont Seth pouvait se rappeler était, bien sur, ce cabochon, qui malheureusement était caché dans son débardeur. Mais aussi la couleur de ses iris. Toute aussi particulière que celle de son ami. Mais visiblement, il n’y avait pas fait attention. Ce n’était rien.
Elle s’assit sur la chaise du professeur, pour jouer un morceau. Il ne dit rien sur ses pieds nus. Heureusement, elle était trop angoissée pour se défendre la dessus avec un « nouveau venu » dans cette école. Même s’il semblait s’agir de son ami d’enfance.
Elle se mit en place lentement. Problème, son archer ne bougeait pas maintenant qu’elle était prête. Son cerveau avait fait un black-out. Qu’allait-elle jouer ?… Toutes ses partitions… POF ! Oublier !
Son stress était si intense que ça ? C’était… Tellement rare…
C’est alors que son esprit illumina un titre. Mais oui ! Ça coulait sous le sens !
Pour qu’il arrive à deviner qui elle était, il fallait le mettre sur la voie. Et une mélodie était parfaite !
La partie violoncelle de son morceau favori. En tout les cas, c’était celui qu’il préféré quand il était enfant.
Elle respira un grand coup et s’attaqua à Tchaïkovski. Plus précisément, au concerto pour violon en D majeur. Autrefois, le petit Seth qui venait tout juste de commencer le violoncelle avait regarder le film « Le concert » sous la recommandation de percepteur. Il avait tellement aimé qu’il en avait pleurer. Willow, au lieu de se moquer de lui, comme la plupart des filles de son âge car « un garçon avait pleurer », l’avait consoler. C’était elle qui lui avait dit de parler à son professeur pour s’entraîner à le jouer.
Jamais elle n’avait vu Seth plus passionné qu’à ce moment la. Il avait tellement pratiquer son violoncelle qu’a certain moment il avait trop mal aux mains pour tenir certains petits objets. Jusqu’au moment ou il réussi à le jouer à la perfection. Souriant fièrement tellement il était heureux. C’était au tour de Willow de pleurer. Ce morceau, surtout jouer par lui, l’avait atteinte au coeur.
La jeune femme respira alors de nouveau, bien à fond. Autour d’elle, la salle était en haleine. Tout le monde ici connaissait sa réputation. Elle été une musicienne confirmée mais elle continué ses études dans cette école pour avoir le diplôme pour que sa famille soit rassurer. Pourtant, elle avait déjà énormément de concerts à son actif, et des prix aussi. De plus, elle s’ennuyait quelque fois pendant certains cours car elle les connaissaient déjà depuis quelques années. C’est pour cela que le directeur lui avait accordait un emploi du temps adapté à sa situation. Quoi de plus normal avec une école de musique envers des musiciens. Certains étaient obligés de se déplacer dans le monde entier pour les concours.
Elle bougea son archer lentement, jusqu’à ce que le son de l’instrument se fit entendre. Ses pieds s’encrant délicatement dans le sol. Ce besoin de sentir la terre sous ses pieds, de se sentir à l’aise, de sentir qu’elle faisait partie de l’univers dans lequel elle jouer, autant qu’être en harmonie avec son instrument.
Mais pourquoi ne disait-elle pas au professeur qui elle était, ou tout du moins, comment elle s’appelait pour qu’il l’a reconnaisse ? Elle ne le désirait pas. Il l’avait abandonner… Elle avait tant souffert de son absence. Il aurait très bien pu insister auprès de ses parents pour rester sur le continent, avec elle… Tout cela… Jamais elle ne lui dira… Jamais…
Elle avait bien trop souffert pour lui facilité la tâche comme cela.
Voyons s’il allait essayer de la retrouver.
Le son du violoncelle l’a pénétrait totalement, des sentiments unique et tout aussi différents l’a traversa violemment. Ce morceau avait toujours eu cet effet sur elle quand elle le jouait.
Son corps suivait l’ondulation de la mélodie de Tchaïkovski. C’était si intense qu’un murmure résonna dans la salle de cours. Des murmures d’admirations. Il fut même question de petits gémissements de plaisir. Tel était le pouvoir de la musique jouée par Willow.
À la fin de son morceau, elle souffla doucement. Comme si sa respiration avait cesser lorsqu’elle avait joué. D’un côté, c’était vrai. De plus, aucune goutte de transpiration ne perlait sur son front. Pourtant le violoncelle était connu pour être un instrument extrêmement physique. Est-ce la musique faisait partie d’elle ? Peut-être, qui sait ?
Finalement, elle se leva sans un bruit, beaucoup plus calme qu’au début du cours. Se sentant vraiment mieux, elle retourna s’asseoir à sa place avec son instrument sans un mot pour le professeur.
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