IRIS - Blondie au tapis

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Billie Eilish - No time to die

Il m'enveloppe de ses bras puissants et je me débats comme une tarée. Son parfum boisé s'insinue en moi, mon Dieu ! Je lutte contre l'envie de me jeter contre lui depuis que je suis rentrée dans la chambre.

Je me sens vidée, seule face à la détresse qui m'habite... J'ai tellement cru et espéré qu'il me fasse confiance lui aussi... J'arrête finalement de me débattre et je murmure d'une voix que je trouve pitoyable :

— J'avais confiance en toi... Putain Leo, j'avais vraiment confiance... c'était même plus que ça... et toi... tu as tout gâché...

Tout en parlant, je baisse la tête en maudissant mon abandon. Sa tête se pose sur la mienne, il frotte son nez dans mes cheveux et son étreinte change, elle devient plus douce, hésitante. Je sens sa respiration me caresser, par tous les saints ! Ce qu'il m'a manqué... C'est officiel, je ne peux plus me passer de lui... Et ça me fait peur...

— Je suis vraiment désolé, je n'avais pas prévu que ça se passe comme ça... il chuchote. Je ne voulais pas... je te jure que ce n'était pas...

Blondie soupire et j'ai l'impression qu'il cherche ses mots. Je tends l'oreille, le cœur battant. Je ne sais pas ce que j'espère, mais... je veux au moins des explications claires sur tout ça. Je veux juste qu'il soit franc, bordel !

— Peut-être que si on ne s'était pas rencontrés, ça aurait été plus simple...

QUOI ? MAIS JE RÊVE ! Il se moque de moi ?! C'est une vaste blague ? Mon sang ne fait qu'un tour et je lui donne un coup de tête dans le nez. Je pense que c'est la goutte d'eau de trop ! Mon coeur est définitivement en miettes...

Il titube en arrière et j'en profite pour lui envoyer mon pied dans le bide. Blondie vole à travers la pièce comme une poupée de chiffon, puis atterrit contre le mur. C'est quoi ce bordel avec ma force aujourd'hui ?!

Pas le temps de me poser des questions, je me plante devant lui, je dégaine mes Beretta et les place en face de sa tête. Il se redresse, mais reste assis au sol et me fixe avec de grands yeux écarquillés. Je ne veux pas que ça se termine comme ça, mais ses mots m'ont blessée plus que toute autre chose...

— Si ça te pose autant de problèmes de m'avoir rencontré, je murmure presque pour moi-même, les larmes menaçant de déborder. Dans ce cas, ça peut s'arranger...

J'hésite quelques secondes, ses prunelles vertes m'envoutent, comme à chaque fois que je le regarde. Je suis en train de devenir folle, non je suis folle de lui ! Il me fait du mal, me ment, m'utilise, mais la vérité m'éclate en pleine face !

Je ne peux pas le tuer...

MERDE !

Je presse sur la détente en visant au-dessus de sa tête. Les deux balles s'enfoncent dans le mur et il sursaute, mais sans cesser de me fixer. Je laisse tomber mes bras le long de mon corps et deux larmes brûlantes roulent sur mes joues.

— Dégages... je crache en détournant la tête pour ne plus croiser ses yeux qui me font perdre tous mes moyens. Va-t-en avant qu'ils te tombent dessus...

Lentement, il se relève sans un mot, mais ne part pas.

— Iris... il murmure. Si tu voulais juste m'écouter...

— Non ! Je coupe avec colère, toujours sans le regarder. J'ai dit : DEGAGES ! Casse-toi ! Je ne veux plus jamais te revoir le ricain !

J'entends des agitations hors de la pièce, sûrement des Chevaliers qui viennent voir ce qui se passe. Ben et Marie ont également dû prévenir Marc pour Blondie. Ce dernier reste encore un peu, je le sens qui hésite...

— Je suis désolé, il finit par murmurer avant de prendre la porte et s'enfuir.

Et je me retrouve seule dans cette putain de chambre avec un gros vide dans le coeur.

Mais bordel ! Je déteste ressentir ce genre de sentiments !

J'ai mal, vraiment mal... Putain... mes larmes coulent sans retenue et mes genoux tombent sur le sol. Je jette mes armes avec rage contre le mur en hurlant à plein poumons. Je place ma main sur mon cœur, je souffre tellement...

J'aurais dû l'écouter, le laisser s'expliquer mais cet idiot et ses phrases de débile ont tout gaché...

Je crois qu'on a le don de tout foutre en l'air ! Je suis secoué de spasmes, ma poitrine me lance, je suis perdue...

Prenant appui sur mes paumes, je me lève toute tremblante. Je suis en pleine crise, je frappe tout ce qui se trouve à ma portée. Je ne me suis jamais sentie comme ça, j'ai besoin d'extérioriser toutes mes émotions.

Quelle conne je suis !

J'attrape le sac que Blondie a oublié et le balance à travers la pièce. Toutes ses affaires volent et tombent éparpillées sur le parquet. Ma folie cesse en apercevant sa veste, je la récupère et plonge mon nez dans le col. L'odeur du ricain m'enveloppe, je reste pendant quelques minutes les yeux fermés en train de respirer son parfum boisé.

Des coups de feu me font sortir de ma transe, MERDE !

Je déboule dans le couloir pour voir ce qui se passe en essuyant mes larmes. Je me rends compte que je tiens toujours le manteau de Blondie dans ma main. Je ne vais pas le laisser dans la chambre, si ?

Oh et puis flûte ! J'ouvre une armoire dans laquelle je fourre le souvenir du ricain, je reviendrai plus tard !

Je cours en direction des escaliers et découvre des meubles brisés et des tâches de sang sur le sol.

Oh mon Dieu !

Non, non, non ! Je dévale les marches à bout de souffle, les détonations ont cessé, mais des dizaines de Chevaliers sont blessés et couchés sur le sol. Quel tableau désastreux, mais pas le temps de jouer les infirmières. Si le ricain voulait les tuer, ce serait chose faite !

S'il vous plaît, faites qu'il soit vivant ! Je poursuis ma route et tombe sur Marie à genoux avec un Benjamin inconscient dans les bras. Elle me fixe avec ses grands yeux en affichant un air très énervé.

— Leo. elle crache en caressant les cheveux de Ben. Il est parti en direction de la salle d'entraînement. J'espère qu'il vaut vraiment le coup, il m'a abîmé mon petit intello !

Je ne prends pas le temps de répondre et fonce comme une folle. Je dois le protéger, réfléchis Iris ! La seule solution pour que Will ne le tue pas c'est de le faire arrêter, il va me haïr... Oh par les saints !

Il ne doit pas mourir, il ne peut pas mourir ! Des larmes glissent le long de mes lèvres, ma vision se trouble. Je manque de tomber en prenant un virage et me rattrape de justesse contre le mur. Putain !

J'arrive enfin vers cette satanée salle, une vingtaine de Chevaliers sont attroupés en cercle, c'est quoi ce bordel. Je les pousse pour me frayer un passage et découvre la scène qui se déroule devant mes yeux.

Leo est couché sur le dos dans un sale état et Will le tient en joue, un doigt sur la détente. Mon coeur est sur le point de lâcher. Par tous les saints !

Je prends de l'élan et pars en direction de l'abruti brun. 

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