Chapitre 2 - Danse mortelle sous le soleil

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C'était d'un pas presque sautillant, rythmé par le chant des oiseaux, qu'Hana suivait les taches rouge foncé, trahissant la fuite désespérée de sa proie. La forêt, baignée dans la lumière matinale, prenait vie autour d'elle. Les rayons du soleil filtraient à travers les feuilles, créant des jeux d'ombres dansants et jouant avec les reflets du ruisseau voisin. Elle sentait son excitation croître avec chaque empreinte ensanglantée, savourant le frisson de la traque sous le ciel éclairé.

Le sourire effrayant dévoilait ses deux longues canines de chat, étincelant brièvement dans la lumière du jour. Hana prenait même le temps de faire craquer délibérément quelques branches, s'imaginant le frémissement de terreur dans les yeux bleus de sa proie chaque fois qu'elle révélait sa présence. Elle voulait voir ces yeux la supplier, comme autrefois.

Les souvenirs affluaient, fragmentaires mais intenses. Plusieurs hivers s'étaient écoulés depuis qu'elle s'était délecté de sang humain pour la dernière fois, et la délicatesse de cette essence lui avait échappé au fil des ans. Chasser des animaux, pêcher ou se nourrir de baies étaient devenus des substituts fades. L'excitation du goût humain, le liquide rouge qui avait captivé ses sens, lui manquait. Ce n'était pas seulement une chasse physique, mais une recherche de cette délicatesse perdue.

La forêt semblait retenir son souffle, complice de la réconciliation d'Hana avec ses instincts les plus sombres. La lumière du jour accentuait les nuances de vert et de brun, créant un tableau visuel qui accompagnait la prédatrice dans sa quête.

Le chemin de la traque se transformait en une danse macabre à travers la forêt tandis qu'elle se faufilait habilement entre les arbres majestueux. La lumière du jour, filtrant à travers les feuilles, créait des motifs changeants sur son passage. Les oiseaux, qui avaient repris leur chant, semblaient inconscients du drame qui se jouait sous leur regard.

Soudain, elle s'arrêta net, ses sens démoniaques percevant un écho inquiétant. Elle scruta les environs, se fondant dans l'ombre des arbres. Le bruissement des feuilles, imperceptible pour un humain, avait alerté son ouïe acérée. Un autre prédateur rôdait.

Son regard perça le feuillage, cherchant la source du danger. Entre les arbres, une silhouette se dessinait, une créature sauvage avançant silencieusement. Des yeux luisants, dénués d'humanité, la fixaient. Les loups étaient également sur la piste, attirés par l'odeur du sang.

Hana évalua rapidement la situation. Elle se retrouvait au cœur d'un triangle mortel, entre sa proie affaiblie et les prédateurs affamés. Un sourire cruel ourla ses lèvres. Cette chasse prenait une tournure inattendue. Sans hésitation, elle poursuivit sa traque, consciente que chaque pas la rapprochait de l'homme blessé et des loups affamés. La forêt vibrait d'une énergie primitive, un équilibre fragile entre chasseur et chassé.

Le murmure du vent dans les feuilles résonnait tel un doux ronronnement dans les oreilles pointues d'Hana. Les ombres des arbres s'étiraient, dessinant des arabesques sur le sol tapissé de feuilles mortes. Elle se fondait dans ce tableau naturel, une prédatrice parmi d'autres, déterminée à atteindre sa proie.

Les traces de sang devenaient plus fraîches à mesure qu'elle avançait. Elle percevait maintenant les gémissements étouffés de l'homme, signe que sa résistance s'amenuisait. Les loups, quant à eux, se rapprochaient, leurs yeux luisants l'observant depuis l'obscurité.

Soudain, une voix, à la fois rauque et gutturale, traversa l'air. Les loups réagirent instantanément, s'arrêtant dans leur progression. Hana, à l'affût, distingua une silhouette imposante émerger des ombres. Un loup alpha, la force incarnée de la meute.

Les yeux d'Hana croisèrent ceux du loup alpha, une communication instinctive entre deux prédateurs. Un accord tacite se forma, basé sur la compréhension partagée de la chasse. L'homme blessé devenait un enjeu, un défi pour lequel ils rivaliseraient.

Ses pas résonnaient désormais avec une cadence délibérée. Le triangle mortel se refermait, chacun de ses protagonistes avançant vers son destin. La forêt, témoin silencieux de ce ballet sanglant, attendait avec une tension palpable.

L'air était électrique, chargé de l'anticipation de la bataille imminente. Hana, déterminée, se préparait à affronter le loup alpha, symbole de puissance et de hiérarchie au sein de la meute. La lueur de ses yeux émeraude brillait intensément, fixant le loup alpha qui la défiait du regard. La forêt retenait son souffle, comme si elle était elle-même consciente du duel qui allait se dérouler.

Le loup alpha se jeta en avant, une masse de fourrure sombre et de muscles puissants. Hana réagit avec une agilité féline, esquivant habilement l'attaque brutale. Ses mouvements étaient gracieux, empreints de la fluidité d'une danse mortelle. Un éclair fusa alors que les ongles acérés de la démone fondirent sur la bête, lui laissant une première incision dans sa fourrure. Un filet de sang sombre marqua le début du combat. Les crocs du loup se refermèrent, mais Hana, rapide comme l'éclair, se déroba encore, laissant le loup mordre l'air. Leurs mouvements étaient une chorégraphie macabre, chaque esquive et contre-attaque exécutée avec une précision mortelle. Hana jouait avec son adversaire, calculant chaque geste, chaque feinte. La forêt était le théâtre de leur duel, les arbres et les feuilles témoins silencieux de la lutte acharnée. Les grondements du loup et les grognements d'Hana résonnaient, créant une symphonie sauvage. Chacun cherchait à imposer sa volonté, à prouver sa supériorité. Les secondes semblaient des éternités alors que la tension atteignait son paroxysme alors que l'homme gisait là, témoin impuissant de la danse mortelle entre la démone et le loup alpha. Son regard, bien que voilé par la douleur et la faiblesse, était captivé par le spectacle sauvage qui se déroulait devant lui. La tension était palpable dans l'air, et chaque rugissement du loup, chaque mouvement gracieux d'Hana, le tenait en haleine. Ses yeux bleus, empreints d'une lueur de terreur et de fascination, suivaient chaque enchaînement, chaque esquive audacieuse. Il ressentait la puissance brute du combat, comme si les forces primitives de la nature elles-mêmes s'affrontaient. La démone, dans toute sa nudité, se mouvait avec une grâce féline. Ses muscles finement sculptés brillaient sous la lueur du soleil, et ses longs cheveux humides collaient légèrement à sa silhouette. Chaque mouvement était une œuvre d'art sauvage, son corps devenant une extension de la nature elle-même. La frayeur le tenaillait, car il savait que la ligne entre le chasseur et le chassé était mince. Elle était une force de la nature, mais le loup alpha représentait également une menace terrifiante. Il se demandait dans quel camp la balance allait pencher, craignant pour sa vie entre les griffes acérées et les crocs meurtriers.

Chaque grognement du loup résonnait comme un avertissement sinistre, tandis que les mouvements agiles de la femme semblaient être des éclairs qui fendaient l'air. L'homme, blessé et vulnérable, était pris au milieu de cette bataille animale, un pion dans un jeu sauvage. La douleur de ses propres blessures était temporairement éclipsée par l'intensité du spectacle qui se déroulait devant lui. Il se demandait qui allait sortir victorieux, s'il serait le prochain sur la liste de ses prédateurs. Chaque instant du combat faisait battre son cœur avec une frénésie presque hypnotique.

Finalement, d'un mouvement rapide et calculé, Hana parvint à prendre le dessus. Ses ongles ressemblants davantage a des griffes s'enfoncèrent profondément dans la gorge du loup alpha, mettant fin à sa résistance dans un dernier soubresaut. Le silence retomba sur la forêt, seulement troublé par le souffle haletant de la démone.

La victoire était sienne, la hiérarchie sauvage de la forêt réaffirmée. Les yeux d'Hana, empreints de fureur et de triomphe, fixèrent le corps du loup alpha maintenant inerte. Elle avait remporté la chasse, et son regard se tourna de nouveau vers sa proie humaine, l'homme blessé dont une lueur étrange mêlée de soulagement et de crainte traversait les yeux. Il avait échappé à une mort imminente, mais maintenant, il était à la merci de celle qui s'était affirmée comme la reine indiscutée de cette forêt sauvage. Son corps nu et épuisé, animé par la victoire, était une vision à la fois magnifique et effrayante, rappelant à l'homme la nature impitoyable de ce monde sauvage.

La forêt reprenait son souffle, laissant Hana se fondre à nouveau dans son monde. Elle s'approcha de l'homme, laissant derrière elle le cadavre de l'alpha vaincu, laissant dans son sillage une aura de prédateur victorieux qui fit fuir le reste de la meute dont l'ordre venait d'être troublé.

Le souffle saccadé d'Hana se mêlait à l'écho persistant de la forêt. L'homme, affaibli mais vivant, la fixait avec une combinaison étrange de gratitude et de terreur. La lueur de triomphe dans les yeux d'Hana vacilla un instant, remplacée par une pensée indéfinissable.

Un murmure inquiétant se fit entendre, comme si la forêt elle-même chuchotait des secrets anciens. Hana tourna la tête, captivée par quelque chose de distant mais puissant. Un voile mystérieux semblait planer sur les profondeurs de la forêt, et elle sentit son être s'électriser. Le monde naturel autour d'elle, autrefois son royaume immédiat, prenait soudain une dimension plus vaste et mystique.

Un cri lointain de loup résonna, rappelant la meute dispersée par le tumulte de la chasse. Hana, sans détourner le regard de la source mystérieuse, se pencha vers l'homme blessé. Elle ne prononça pas un mot, mais quelque chose dans son regard transmettait une énigme silencieuse. Puis, avec la même grâce féline qui caractérisait chacun de ses mouvements, elle s'éloigna dans les profondeurs de la forêt non sans lui jeter un dernier regard accompagné d'une expression malicieuse.

L'homme resta là, genoux au sol, épuisé et perplexe, contemplant les derniers vestiges du combat. La forêt semblait reprendre son calme, mais il sentit que quelque chose avait changé. La lueur mystérieuse dans les yeux de la démone résonnait encore dans son esprit, et il comprit alors que sa rencontre avec la démone n'était que le début d'un jeu.

Alors que les murmures de la forêt s'estompaient lentement, l'homme se leva avec précaution, ses yeux cherchant la silhouette disparue d'Hana. Pourtant, il pouvait encore sentir son regard puissant le fixé. 

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