Chapitre 34 : Une finale endiablée !
Bonsoir à tous ! Cette fois, nous vous proposons un classique électro : Fireflies de Bassjackers :) Ce chapitre a été pondu avec tout l'amour de la Poule Cosmique, nous espérons que vous passerez un bon moment !
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Pdv Léo
C’est l’effervescence depuis tôt ce matin sur le campus. La mise en place pour les sélections du Mc Cartney Got Talent était déjà assez conséquente, mais pour la finale d'aujourd’hui, cela en devient presque inquiétant ! Les étudiants qui s’occupent de l’installation grouillent entre les bâtiments et les allées, poussant d’innombrables flight cases roulantes et transportant des structures métalliques, tels une colonie de fourmis affairée. La plupart arborent un sweat bleu foncé floqué du logo du bureau des élèves, celui qui confère tout de suite un statut de personne importante… La finale du concours sera évidemment suivie par une soirée, j’imagine que ça permet de faire d’une pierre deux coups pour la majorité du matériel.
En plus, comme si cela ne suffisait pas, la plupart des associations d’élèves du campus ont décidé de faire leur show : les stands associatifs se sont peu à peu transformés en une énorme vente à la criée, les étudiants tentant de vendre goodies et autres accessoires à leurs couleurs. Alan a même acheté des préservatifs floqués du logo de l’association “Econo’Mixte”, qui a pour but de favoriser la mixité des étudiants au sein de la faculté et en particulier pour les économistes comme nous. Il m’a alors observé avec le regard lubrique dont il a le secret en expliquant qu’il pourra “m’enculer avec ses 17 cm TTC, Toutes Tailles Comprises”. Pendant que nous patientions dans la file d’attente du Restaurant Universitaire, le “concert” donné par la fanfare étudiante a martyrisé nos oreilles ; non pas qu’ils jouaient mal, mais sans vouloir jouer aux fiers, le niveau de notre groupe me semble bien supérieur ! Nous nous sommes également fait aborder plusieurs fois par des étudiants qui nous ont souhaité la victoire : forcément Alan était aux anges !
Nous n'avons qu'un seul cours en ce début d’après-midi, mais pas question de le sécher pour moi. Déjà, purement par principe, et surtout parce que je sais très bien que casser ma routine avant ce genre d’évènement ne ferait qu’augmenter mon stress. Écouter le prof disserter sur ses théories économiques est presque aussi relaxant qu’une séance de méditation.
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Tout est calme. Les projecteurs se calent et une puissante tension gagne l'amphithéâtre.
Les timides premières notes du morceau de Survivor jouées par la basse de Roger, rapidement suivies par la guitare d’Alan qui entame ce riff si caractéristique, déchirent le silence qui a accompagné notre arrivée sur scène. Désormais, qu’il y ait trois cents, cinq cents, même mille personnes devant moi, je ne peux plus reculer. Je ne pourrais même pas les compter, tant le public est occulté par les lumières braquées sur nous. La pression monte en moi, comme dans une cocotte-minute bien scellée.
Mon pied écrase pour la première fois la pédale de la grosse caisse, faisant vibrer toute ma cage thoracique. Je sens l’étincelle originelle, née de la rencontre entre le marteau et la peau de l’instrument, se répandre dans l’immense amphithéâtre qui fait office de salle de concert, embrasser ses murs et se fragmenter dans de multiples réverbérations. Je n’ai plus qu’à me concentrer sur ma tâche, accompagner Alan et Roger comme il se doit !
Évidemment, mon esprit ne tarde pas à essayer de réaliser ce que je suis en train d’accomplir, mais la voix d’Alan intervient au bon moment pour me remettre dans le rythme. Je perçois déjà, derrière le rideau sonore qui m’isole, des acclamations diffuses. Je ne veux surtout pas gâcher ce moment !
Je frappe ma batterie avec une détermination et une force qui en deviendraient presque intimidantes. Je suis comme pris dans une sorte de transe où seuls nos instruments existent et résonnent dans la salle. Alan doit s'employer pour chanter suffisamment fort en maintenant la justesse des notes. Sa voix semble transpercer l’âme de notre auditoire qui reste désormais bouche-bée face à notre prestation.
Enfin, lorsque la dernière note s’estompe, noyée par des applaudissements hystériques ponctués de sifflements suraigus, Alan brandit un poing rageur et se met à haranguer une foule déjà surexcitée. Les projecteurs balaient plusieurs fois la scène, faisant s’entrelacer les faisceaux lumineux dans une danse chaleureuse, puis se stabilisent avant que nous entamions le second morceau, de notre création cette fois-ci. C’est le moment que choisissent Alan et Roger pour retirer leur chemise et les balancer au hasard vers le public. Ils sont fous, complètement fous !
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En tant que derniers qualifiés lors des sélections, nous avons ouvert le bal de cette finale et devrons donc attendre le passage des trois autres finalistes, puis la délibération avant de connaître le vainqueur. Cette fois-ci, de ce que j’ai compris, nous avons affaire à un jury mixte, deux élèves et deux professionnels du spectacle ; je me demande bien où le bureau des élèves a pu les pêcher.
Justement, le bonhomme situé tout à droite, la cinquantaine, coupe mulet accompagnée de lunettes à la Polnareff, est le premier à prendre la parole :
- Alors… Asylum of Oblivion, lance-t-il avec un accent parfait, vous pouvez… être fier de vous ! Vous avez su franchir la marche entre les sélections et cette finale ; je suis à peu près certain que le public est d’accord avec moi, poursuit-il en déclenchant une nouvelle salve d’applaudissements.
Alan semble avoir du mal à se contenir. Je décide de m’approcher de lui, et passe mon bras derrière son dos, afin de célébrer modestement notre prestation du tonnerre. Plus à gauche, Roger se courbe à plusieurs reprises, alors que l’étrange membre du jury reprend :
- Nous n’en dirons pas forcément beaucoup plus, mais merci pour votre passage. Rendez-vous tout à l’heure !
Nous refaisons un tour par les “loges” - une simple salle de TD réaménagée - pour récupérer quelques affaires, puis sortons afin de respirer un peu d’air frais. Les allées du campus sont particulièrement calmes, nous offrant une détente méritée. Une partie des étudiants est entassée devant la scène du Mc Cartney Got Talent, et ceux qui n’y sont pas semblent en plein before, comme en témoignent des cris sporadiques provenant de fenêtres qui laissent apercevoir de nombreux groupes dans les appartements étudiants.
- Putain les gars, je veux pas trop m’avancer, mais je le sens bien ! s'exclame Roger.
- Ouais carrément, lui répond Alan, ça se voyait qu'ils ne voulaient pas trop nous encenser avant le passage des autres !
Après quelques minutes, nous faisons demi-tour vers le bâtiment et présentons avec fierté notre badge “Candidat” au vigile qui surveille l’accès à l’amphi. Nous avons évidemment nos sièges réservés, c’est la grande classe !
C’est maintenant au tour des ‘Ravens Of Hell’ de se produire. Eux ont choisi de jouer Master of Puppets de Metallica, et honnêtement, il m’est difficile de juger si leur prestation vaut ou non la nôtre. Alan n’avait pas été tendre avec eux après les sélections, et cette fois-ci, il se contente d’un visage dubitatif et de quelques soupirs. Le groupe quitte néanmoins la scène avec des commentaires qui ressemblent furieusement à ceux que nous avons reçus tout à l’heure…
Un membre de l’organisation monte alors sur scène, et la régie, qui avait balancé le drop de Fireflies de Bassjackers à fond, coupe net le son. Il porte le micro à sa bouche :
- Nous arrivons à mi-chemin de cette grande finale ; j’espère que vous êtes toujours aussi chauds ! Il est maintenant l’heure pour accueillir notre partenaire principal pour ce Mc Cartney Got Talent, Kronenbourg ! Vous avez été de nombreux groupes à participer au concours qui consistait à designer une nouvelle planche publicitaire à destination des étudiants. Nous rappelons que le lot est un chèque de 500 €, accompagné d’un fût de 100 litres de leur blonde originale ! Avant de dévoiler sous vos yeux ébahis la planche du vainqueur, réservez un tonnerre d’applaudissements à M. Vlaarkamp, qui représente la société.
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