Chapitre 6 ~ Étoile filante
Le chaos. Partout autour de lui. Puis, soudain, le néant. Un silence oppressant. Une couverture d’obscurité parsemée de lumière, petits points par milliers. Et puis, très loin et en même temps tout près, le feu, vivant et puissant. Cette chaleur destructrice et pourtant familière et réconfortante.
Ils étaient revenus.
Encore une fois.
Désormais, il était seul. Des heures, des mois ou des années s’écoulèrent ; le temps, pour lui, n’avait aucune substance. Seule une lueur, comme une étincelle, qui provenait d’En Bas, lui permettait d’oublier sa solitude. Cette lueur était comme lui ; il le savait, il le sentait. Et un jour, il la retrouverait.
Et soudain, tout changea. Brouillard, froid glacial, solitude. Il tombait, toujours plus bas, toujours plus vite. « Je suis en train de mourir ? se demanda-t-il. » Mais il savait au fond de lui que ce n’était pas le cas. Son espèce était différente de Ceux D’en Bas.
Sa chute était interminable. Au fur et à mesure de la descente, le froid s’accentuait, la solitude et la souffrance l’oppressait tandis que le brouillard se dissipait. Il sentait son corps changer, laissant une traînée lumineuse dans son sillage. Il ouvrit ses nouveaux yeux et les fixa sur sa destination, sur le monde D’en Bas, auréolé d’orange, de rouge et d’or.
L’impact fut violent. Pour la première fois, il eut le souffle coupé et lutta pour respirer. De nouvelles sensations prenaient possession de lui : la texture de la terre, dure et froide, sous sa joue ; l’odeur de l’herbe qui chatouillait ses narines ; le vent matinal ébouriffant ses cheveux et la caresse des premiers rayons du Soleil, Étoile adorée. Il prenait conscience de tout cela, en même temps que la douleur explosait dans son corps, inconnu et pourtant déjà familier. Puis, un cri suraigu lui vrilla les tympans et les ténèbres l’engloutirent.
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