Edher commença vite à perdre son assurance lorsque Géckal s'y mit pour de bon. Ses attaques devenaient plus fréquentes, plus rapides, si bien que le jeune garçon ne parvenait plus aussi bien qu'avant à suivre le rythme. Soudain, Géckal fit passer sa dague d'une main à l'autre avec vivacité et en un coup vif, écorcha la joue d’Edher. Ce dernier fût décontenancé par ce revirement soudain et pris de la distance d'un bond vers l'arrière.

- Tu sembles plus rapides ! Mais ce n'est pas ce qui m'arrêteras, se vanta Edher.

Malgré son léger sourire, le manque d'assurance se lisait très clairement sur son visage. C'est en tout cas ce que remarqua Géckal qui lui, comme à son habitude, arborait un air très sérieux.

- Tu te fatigue à vue d'œil. Fit remarquer Géckal. On ferait mieux d'en rester là.

Edher respirait vite et bruyamment. Un signe qui ne trompait personne. Les effets de toutes les attaques qu'il avait menés jusque-là commençait à se faire sentir. Mais cette simple remarque de Géckal le mit encore plus en colère.

- En rester là ? Eh ! eh ! eh ! Sérieux ? Parce que tu crois vraiment que je vais te laisser repartir tranquillement ? Tu as osé t'en prendre à mon frère, je ne te laisserais certainement pas t'en tirer comme ça. Quitte à y rester moi aussi !

Il empoigna bien fermement son épée, décidé à en finir avec cette attaque. Géckal, lui, sortit de nouveau son carnet noir. Un acte que Edher considéra comme un manque de respect.

- Tu oses baisser ta garde alors que je m'apprête à t'attaquer ? Décidément, tu n'as vraiment aucun honneur !

Sabre en main, Edher accourra donc vers Géckal, poussé par toute la rage qui l'animait actuellement. Géckal se contenta de soupirer, sa dague dans sa main et son carnet dans l'autre.

- Encore un nom que je vais devoir ajouter à ma liste, s'indigna Géckal qui n'avait pas l'air ravi de ce qu'il s'apprêtait à faire.

Tout le bar retenait son souffle. Edher se rapprochait de Géckal en hurlant sa rage tandis que l'assassin marchait calmement. Tout se passa en un éclair. Sans qu'ils comprennent ce qu'il venait de se passer, Géckal et Edher se retrouvèrent dos à dos sous le regard intrigué des clients. Pendant un instant, rien ne se passa. Le silence complet. Edher, épée en main et tête baissée, se tenait immobile. Géckal, quant à lui, soupira.

Puis d'un coup le sang gicla ! Une longue entaille allant de l'épaule droite à la hanche gauche d’Edher apparut sur son torse tandis que Géckal se remettait à écrire dans son carnet. Le corps du garçon s'écroula.

- Et un de plus !